Pour que nos représentants soient nos serviteurs et pas nos maîtres
Par RST le samedi, 28 juin 2014, 17:53 - Politique - Lien permanent
Je suis un vrai privilégié : j’ai eu le grand bonheur, le 26 octobre 2013, d’assister à l’intervention d’Etienne Chouard dans le cadre du colloque « Henri Guillemin et la révolution française : le moment Robespierre ». Vous pouvez la visionner ici et vous trouverez le texte en annexe. Je vous en recommande la lecture. On y trouve une analyse critique du fonctionnement de notre société prétendument démocratique et des propositions précises pour rendre le pouvoir aux citoyens avec, en toile de fond, un souci constant de retrouver la vraie signification de certains mots qui ont été détournés de leur sens premier.
Il y a, à la base, un constat réaliste : « notre vie est confortable » suivi d’un avertissement : « mais si nous roupillons ça ne va pas durer. » Etienne Chouard aurait certes pu préciser, confortable pour la plupart ( ?) d’entre nous. Malgré cet oubli, je partage sa vision des choses : ça ne va pas durer, l’avenir s’annonce plutôt sombre. C’est pour cela que je suis convaincu qu’il faut nous réveiller et bouger pendant qu’il en est encore temps car « la solution ne viendra pas des élus, la solution ne viendra pas de ceux qui ont le pouvoir en ce moment : on n'a jamais vu un ordre de domination rendre les clefs spontanément, ça ne se passera pas comme ça. »
Repenser le fonctionnement de notre
société pour faire en sorte que nous évitions les désastres qui s’annoncent et
assurer aux citoyens la protection et la justice qui leur sont dues, cela passe
par admettre que « la soi-disant "démocratie
représentative", c'est un oxymore, une contradiction dans les termes,
l'expression démocratie représentative est une escroquerie. »
Contrairement à ce qui est généralement proclamé, l’élection n’est pas une
procédure démocratique car, par son intermédiaire, nous abandonnons le pouvoir
non pas à ceux qui le méritent mais à ceux qui en ont le plus envie ! «Il y a […] mille raisons de refuser le
pouvoir à ceux qui le veulent (depuis Platon, on sait qu'ils sont dangereux) et
de préférer confier ce pouvoir (sous contrôle) à ceux qui ne le veulent pas. »
Ce que nous propose Etienne Chouard c’est « un régime […] aristocratique, qui confierait les pouvoirs aux meilleurs
d'entre nous, que nous désignerions librement (sans que les partis puissent
fausser nos choix en nous imposant leurs candidats), et que nous surveillerions
constamment» Et cette désignation elle passe par le tirage au sort dont
Chouard défend le principe depuis longtemps maintenant avec la nécessité pour
les citoyens d’écrire une nouvelle constitution, partant du principe – qui pourrait
être considéré comme la devise du "Chouardisme" – que « c'est
à nous d'écrire le contrat social, ce n'est pas aux hommes de pouvoir d'écrire
les règles du pouvoir »
Je l’ai dit plus haut, l’objet
principal du colloque était l’œuvre d’un historien, Henri Guillemin. On ne dira
jamais assez l’importance fondamentale de l’Histoire et de son enseignement
comme outil d’émancipation et de construction de la citoyenneté. Comme le dit
Etienne Chouard : « nous avons
tous besoin, pour créer une nouvelle société, de mieux connaître notre histoire ».
Et nous avons aussi besoin de gens comme lui pour nous aider à acquérir ces
connaissances. Alors professeur, votre livre sur tous ces sujets majeurs, c’est
pour quand ?
PS : Je suis assez fier d’être à l’origine du sourire furtif que l’on voit sur la photo de Chouard illustrant cet article. Vous comprendrez pourquoi il sourit – avant de se reprendre et de redevenir sérieux – à la 21ème minute de la vidéo de son intervention. C’est moi qui suis à l’origine des applaudissements qui déclenchent tout.