Plus abject que moi, tu meurs
Par RST le mercredi, 8 décembre 2010, 17:37 - Polémique - Lien permanent
L’une de mes connaissances a eu le bon goût de qualifier mon dernier texte sur Strauss-Kahn, d’abject. C’est son droit le plus strict, nous sommes (encore) en démocratie. J’ai vérifié la définition du mot "abject" et j’ai trouvé ceci : ignoble, méprisable. Il a pour synonyme : indigne. C’est marrant mais moi, ce n’est pas mon texte que je trouve abject mais plutôt DSK. De même que tous les membres du Conseil constitutionnel qui, en 1995, ont semble-t-il validé les comptes de campagne de certains candidats à la magistrature suprême alors que ces derniers étaient pour le moins opaques (les comptes, pas les candidats).
C’est sur @si, citant le journal Le monde, que l’on trouve le détail des turpitudes susmentionnées. Avec Roland Dumas à la manœuvre, les candidats Chirac et Balladur ont été absous malgré les millions suspects versés en liquide, tandis que Jacques Cheminade voyait ses comptes invalidés et se retrouvait ruiné pour une histoire de prêt sans intérêts. Mais le plus extraordinaire reste surement que, comme le dit Daniel Schneidermann, "cette révélation du Monde, comme d'habitude, est tombée dans une relative indifférence". Avons-nous atteint un tél état de déchéance que plus aucun scandale ne nous sera épargné ? Quel nouvel outrage devrons-nous encore subir avant de réagir ? N’y-t-il donc plus aucunes limites aux abus de pouvoir de nos dirigeants ? Comme le dit le patron d’@si : "Si le Conseil chargé de dire si les lois sont constitutionnelles méprise lui-même sa propre règle, l'édifice entier plonge dans le chaos". Ce chaos aura-t-il au moins le mérite de nous débarrasser de toute cette racaille ? Pas sûr hélas car, toujours selon Schneidermann, "la révélation d'aujourd'hui est-elle de nature à renforcer un cri de rage qui monte de groupuscules aux marges du système, sur le thème, "ils se tiennent tous" ? C'est très improbable. Certes, trois groupuscules semi-dissidents promettent de mener la bataille sur ce thème à la prochaine élection. L'un, d'extrême-droite, est ouvertement raciste et xénophobe. Le deuxième, à l'extrême-gauche, est mené par un ancien séide de Mitterrand, qui fait aujourd'hui campagne avec un certain succès précisément sur le thème "qu'ils s'en aillent tous". Le troisième s'est choisi pour candidate l'ex-juge qui avait précisément enquêté sur Dumas., et l'a mené jusqu'à la condamnation. L'affiche promet, même si les clans dominants ont maintes fois prouvé, comme cette affaire l'illustre, leur capacité à mettre leurs querelles de côté, quand la préservation de leurs intérêts essentiels est en jeu."
Voilà, moi ce sont des choses
comme ça que je trouve abjectes et pas le petit texte insignifiant d’un modeste blogueur qui se défoule comme il peut afin d’évacuer sa frustration de ne pas
être assez courageux inconscient pour sortir en flinguer quelques uns.