Marine Le Pen annonce qu’elle se retire de la course à la Présidentielle de 2012 pour se ranger derrière la candidature de Nicolas Dupont Aignan.
Par RST le samedi, 23 avril 2011, 18:12 - Politique - Lien permanent
C’est une dépêche AFP de ce jour qui nous l’apprend. La Présidente du Front National explique, je cite, qu’elle est consciente que le nouveau positionnement qu’elle a décidé de donner à son parti ne convainc pas encore suffisamment. Dans ces conditions, le scénario le plus probable pour elle à la Présidentielle de 2012 serait de se faire battre par le candidat du système qui se qualifierait pour le second tour, ce qui ne constitue pas l’objectif recherché. Soucieuse de construire pour son pays, une alternative crédible à l’UMPS et de ne pas se contenter pour le FN du rôle d’idiot utile du système, elle se retire de la course à la Présidentielle et apporte son soutien plein et entier à Nicolas Dupont Aignan avec qui elle partage un grand nombre de convictions et dont l’attachement à la République ne peut être mis en cause.
Elle se dit convaincu que, par ce
geste, elle démontrera sans aucun doute possible sa volonté de donner une
chance à la France de se ressaisir ainsi que son attachement réel à la
démocratie et à la République. Enfin, elle insiste sur le fait que ce faisant,
elle ne renonce aucunement à ses ambitions. Persuadée que son camps a désormais
de sérieuses chances de l’emporter, elle estime qu’elle doit encore faire ses
preuves et qu’une expérience gouvernementale ne pourra que la servir pour
les combats à venir. Compte tenu de son âge, elle peut espérer jouer un rôle
majeur dans les années à venir et pour longtemps, au service du pays.
Le Président de Debout la
République n’a pas encore réagit à cette annonce qui devrait faire la une de l’actualité dans les
jours qui viennent.
Politique fiction ? Peut-être bien. Il n’en reste pas moins qu’un tel scénario n’aurait rien de particulièrement choquant, même si il risque de poser un certain nombre de problèmes. J’ai déjà indiqué par le passé que les idées du Front National dans le domaine économique, me paraissaient tout à fait dignes d’intérêt. C’est la conclusion à laquelle j’étais arrivé notamment en discutant avec certains de ses membres en juin 2009 dont l’un se présentait comme un conseiller économique de Marine Le Pen. Mais je ne crois pas aux comptes de fées, du genre de ceux où l’on voit une citrouille qui se transforme en carrosse. Contrairement à d’autres, je ne suis pas arrivé à la conclusion que la conversion du Front National en un parti de bisounours avait été instantanée, en supposant qu’elle soit réelle. C’est par contre ce qui est arrivé à Malakine qui, après avoir annoncé la fermeture dé-fi-ni-ti-ve de son blog, a immédiatement repris du service pour voler au secours de celle qu’il appelle affectueusement Marine, victime selon lui, d’une odieuse chasse aux sorcières. Passant pour pertes et profits les décennies passées, les violences tant physiques que verbales répétées de Le Pen père et les actes odieux perpétrés par des crânes rasés encartés au FN, l’influent blogueur a décidé de faire le pari que, contrairement à la grande majorité du personnel politique, Marine Le Pen une fois élue appliquera son programme, rien que son programme, tout son programme. En ce qui me concerne, les conséquences de ce pari, pour peu qu’il soit perdu, me paraissent tout à fait rédhibitoires pour le tenter. Si je devais faire une très mauvaise métaphore, je dirais que cela revient un peu à parier qu’il n’arriverait rien à mes enfants si je les confiais à un pédophile récemment repenti !
Je sais ce que je dois à Malakine et bien que ce ne soit pas l’envie qui me manque – ni les arguments – je ne me lancerai donc pas dans une explication "psychologisante" pour éclairer son nouveau positionnement. Je note simplement que, comme tous les nouveaux convertis, il réagit comme un fanatique et n’accepte aucune sorte de remise en cause qu’il assimile immédiatement à une chasse aux sorcières. Il le dit lui-même dans un commentaire sur son blog : "D'une manière générale, je ne réponds plus ni aux procès en sorcellerie, ni questionnement de la sincérité, ni aux projections sur ce que tel ou tel fera au pouvoir une fois élu. Ce type d'arguments, on peut se les envoyer à la figure à l'identique encore pendant un an, sans aucune chance de convaincre et avec de vrais risque qu'on se crispe et s'énerve. "
Avec ce genre de position, le dialogue risque d’être compliqué !