Faute de pouvoir prédire l'avenir, certains économistes inventent le passé
Par RST le dimanche, 27 juin 2010, 11:01 - Macroéconomie - Lien permanent
C’est ce que je me suis laissé dire en lisant l’article publié sur le blog "Sans rationalité et sans finalité" qui rend hommage à un dénommé Angus Madison économiste anglais récemment décédé. Dans cet article, ceux qui comme moi, ne le connaissaient pas, apprendront que c’était un passionné des chiffres et plus particulièrement des statistiques et que « Par la seule force de leur évidence factuelle, un certain nombre des données de Maddison ont transformé le regard que l'on portait sur la révolution industrielle et sur la place respective de l'Occident et de l'Asie (notamment de la Chine) dans la production économique mondiale. » Et visiblement, quand on parle de chiffres, Madison n’a peur de rien, pas même de nous donner le "PIB par habitant moyen mondial" (en dollar s'il vous plait) depuis l'an 1 et ce, jusqu'à l'an 2000 !
J’avoue mon extrême perplexité (d’ignorant) face à ce genre d’étude qui laisse entendre qu’on a retrouvé les ordinateurs utilisés par nos ancêtres et qu’ils fonctionnent encore ! J’ai posé la question à l’auteur du blog de savoir comment on établit ce genre de résultat. A ce jour, je n’ai pas reçu de réponse.
En ce qui me concerne, l’évidence factuelle mentionnée plus haut ne saute pas aux yeux car elle est censée être créée par des mesures du PIB pour les siècles passés et pour le monde entier qui me paraissent tout à fait irréalistes, pour ne pas dire farfelues. Ensuite, la plupart des conclusions qui font s’extasier le propriétaire du blog, me semblent établies de longue date sans qu’il soit nécessaire de faire appel à des chiffres imaginaires pour les valider (surtout quand on sait qu’encore actuellement il faut de longs mois pour établir précisément le PIB d’une année donnée). Fallait-il vraiment inventer le PIB de l’an 1000 pour constater que « la civilisation occidentale a longtemps été seconde dans l'histoire du monde économique » ou pour ne pas être surpris par « la formidable croissance actuelle de la Chine et de l'Inde » ? Je me suis laissé dire que cela avait déjà été établi depuis quelque temps maintenant, notamment par les historiens.