Même la Bourse semble réaliser que, finalement, l’industrie ne compte pas pour des prunes !
Par RST le vendredi, 9 septembre 2011, 23:19 - Macroéconomie - Lien permanent
On a pu croire à une époque récente, lors de la bulle de la nouvelle économie par exemple, que la fin de l’industrie notamment dans les pays d’Europe occidentale était une chose acquise et que nous allions définitivement nous engouffrer dans l’ère du virtuel et de l’économie dématérialisée. C’était, soi dit en passant, faire bien peu de cas de la nature humaine et de ses besoins bassement matériels ne pouvant être assouvis que par l’acquisition de biens produits dans des usines. Une sorte d’ivresse générale s’était pourtant emparée de nombreux esprits et les rares individus qui soulignaient que, pour tout un tas de raison, nous nous fourvoyions, n’étaient pas nécessairement écoutés. On trouve même encore de nos jours des économistes pour dénoncer ce qu’ils appellent le fétichisme industriel. Il semblerait cependant que le vent tourne et que la Bourse elle-même devienne fétichiste !
Ainsi, comme nous l’explique La Tribune.fr, les dirigeants de la Bourse de Paris, en excluant récemment Natixis de l'indice parisien, viennent de marquer leur volonté de réduire leur exposition aux valeurs financières. Afin de diminuer la volatilité de l’indice et de limiter sa sensibilité aux aléas conjoncturelles des entreprise financières, voila que la Bourse retrouve soudainement les vertus de cette bonne vieille industrie : « Le choix de Safran, fleuron industriel français, pour remplacer Natixis envoie un autre signal fort : les bancaires comme les valeurs énergétiques, elles aussi en pleine déroute boursière après des jours pourtant glorieux, mais aussi les valeurs de services ou technologiques, sont laissées de côté. »
Doit-on considérer l’éviction de Natixis du CAC40 comme un signe, certes à peine perceptible mais réel, qu’il se passe quelque chose ? L’avenir nous le dira, de même qu’il nous dira si d'autres banques françaises seront "sacrifiées sur l'autel de la bonne santé du CAC 40". En ce qui me concerne, je préférerais nettement que si sacrifice il y a, il soit fait sur l’autel de la bonne santé des français …