Création monétaire : un bon dessin vaut mieux qu’un long discours
Par RST le samedi, 16 mai 2009, 20:55 - Monnaie - Lien permanent
J’ai trouvé, dans le Flash Economie n°216 de NATIXIS, un graphique qui me parait remarquable par sa concision et sa clarté. Je l’ai donc pompé et reproduit ici sans vergogne ! En le parcourant pour la première fois, j’ai ressenti le sentiment étrange, difficilement descriptible, d’une grande satisfaction. Celle d’appréhender, en un coup d’œil, des notions qui m’étaient totalement inconnues il y a quelques mois, et qui me paraissent parfaitement claires maintenant, validant – en les matérialisant – les quelques connaissances que je m’efforce d’acquérir, dans la douleur.
Ce sentiment ne dure hélas pas
longtemps, car les interrogations, récentes ou plus anciennes, surgissent
rapidement, replongeant mon cerveau dans un abime de perplexité qui, d’une
certaine manière, m’est devenu familier depuis que j’ai vaillamment entrepris de
maitriser les phénomènes monétaires. C’est quand je crois avoir tout compris
que je me repose soudainement les questions les plus élémentaires ! Mais
ce n’est pas bien grave, je progresse – enfin je crois – et cela m’encourage à
continuer, tant que mes neurones
acceptent de faire quelques étincelles.
Voici donc ce fameux graphique qui m’excite tant (chacun ses perversions !)
En fait, je me suis permis de modifier
légèrement le dessin original pour essayer de rendre à l’échelle, le rapport de
proportion entre la Base monétaire (monnaie Banque Centrale) et l’agrégat M1, la monnaie en circulation qui sert aux transactions. Ce rapport, que
l’on appelle le multiplicateur monétaire, est actuellement d’environ 3,6
(4 138 / 1 138). Cela signifie en clair que les banques commerciales
génèrent 3 600 euros à partir de 1 000 euros de monnaie banque
centrale. Ces chiffres n’apportent-ils pas un démenti indiscutable et définitif
aux charlots à ceux qui nient le phénomène de création monétaire par les
banques commerciales ?
Et ce n’est pas l’apparente
erreur d’addition (3417 + 740 = 4 138
4 157) qui devrait remettre en cause la théorie. On supposera une fôte
faute de frappe. Et puis sommes-nous vraiment à 20 milliards d’euros près ?
Mais comme je suis du genre têtu et que je n’espère pas vraiment recevoir une
réponse au mail que j’ai envoyé à Natixis, j’ai essayé de trouver par moi-même
où était l’erreur.
Dans un
des tableaux incompréhensibles de la BCE, j’ai trouvé le nombre 4 138
pour ce qui semble être la valeur de M1 en février 2009. Dans un
autre de ces tableaux, j’ai trouvé la valeur de 742 pour le total des
pièces et billets en circulation. J’ai abandonné là ma recherche et considéré
que , puisque ces 2 premiers montants
avaient l’air correct, c’était le troisième qui était faux. Le total des dépôts
à vue des IFM (Institutions financières monétaires) doit donc être plus proche
de 3 396 que de 3 417.
Ce graphique appelle une autre réflexion de ma part. La seule monnaie ayant une réalité matérielle, parce qu’existant sous forme de pièces et de billets (740 Mds EUR) , représente moins de 18 % de ce qui nous considérons habituellement comme de l’argent à savoir l’agrégat monétaire M1 (4 138 Mds EUR) , c'est-à-dire les montants indiqués sur nos comptes en banque. Le reste, soit quand même, près de trois mille quatre cent milliards d’euros, n’est rien d’autre que des nombres dans des mémoires et des écrans d’ordinateurs. Je ne sais pas vous, mais moi cela me donne… le vertige.