Banque et création monétaire

« La découverte de cette capacité des banques à ainsi créer de l’argent se produisit très tôt dans l’histoire de la banque. »
« La majeure partie de l’offre de monnaie, on l’aura compris maintenant, se compose de dépôts bancaires. Ces derniers voient le jour lorsque des particuliers ou des entreprises empruntent de l’argent »

Un démenti de plus à ceux qui prétendent que les banques ne créent pas d’argent ou bien qu’elles ne savaient pas ce qu’elles faisaient !


Banquiers de tous les pays …

« Si l’Histoire de la banque commerciale appartient aux Italiens et celle de la banque centrale aux Britanniques, celle du papier-monnaie émis par un gouvernement appartient indubitablement aux Américains »


Monnaie et magie

« L’Economie a bien peu de points de contact avec le surnaturel. Mais elle comporte un phénomène qui  ferait facilement penser le contraire. En regardant un morceau de papier  rectangulaire, souvent de qualité quelconque, orné de l’effigie d’un héros national, ou d’un monument, ou d’un dessin classique dans le style de Rubens ou de David, ou encore d’un marché aux légumes particulièrement bien fourni, imprimés à l’encre verte ou brune, on est souvent amené à se poser la question : comment peut-il  se faire qu’un objet aussi intrinsèquement dénué de valeur soit aussi évidemment précieux et désirable ? Qu’est-ce qui fait qu’à la différence d’une quantité absolument égale de coupures de journal, ces fibres de bois de même nature peuvent procurer des marchandise ou des services, allumer la convoitise, encourager l’avarice, pousser au crime ? Il faut que la magie intervienne à coup sûr ; il doit exister une explication métaphysique ou extraterrestre de sa valeur. On a déjà noté la réputation et l’allure de grand prêtre qui caractérisent souvent ceux qui font profession du savoir monétaire. Elles tiennent en partie au fait que ces gens  passent pour savoir ce qui fait la valeur d’un bout de papier  valeur. Or l’explication est parfaitement rationnelle, la magie n’a rien à y voir. »

Et c’est avec une pointe de déception que nous apprenons que c’est ... la rareté qui fait la valeur de ce morceau de papier. On ne peut s ‘empêcher de penser que, malgré tout, il doit bien y avoir un peu de magie là dessous ...


Spéculation

« Un Bostonien attentif observait en 1840 que la "spéculation" est ce qu’on appelle "entreprise" si elle réussit ; elle ne devient une vilaine chose que si elle échoue »
« La spéculation se produit lorsque les gens achètent des valeurs, en s’abritant toujours derrière une rationalisation quelconque, parce qu’il s’attendent à voir monter leurs prix. Cette attente suscite des actes qui servent à la justifier. Bientôt l’élément réel qui est visé cesse d’être l’intérêt que le bien en question (terre, marchandise, société par actions ou société d’investissement) rapportera dans l’avenir. Ce qui compte, c’est qu’il y ait assez de gens qui s’attendent à une hausse de prix de ce bien pour faire effectivement monter son prix, et ainsi attirer encore plus de monde, qui nourrira à son tour l’espérance de nouvelles hausses »


Immortalité

« Quant tout le reste échoue, on peut toujours gagner l’immortalité en commettant une erreur de taille »

C’est ainsi que l’on peut expliquer la célébrité de nombreux hommes politiques et autres économistes !


Banque centrale et incompétence

« Nous avons suffisamment montré la croyance américaine que n’importe qui peut diriger une banque centrale dès l’instant où il est nommé à ce poste »

Ce n’est pas très gentil pour les banquiers centraux, mais nous ne pouvons que constater que cela s’applique aussi à la BCE !


De la confiance

« Il y avait enfin le syndrome de la confiance. Ce syndrome, qui était alors très puissant, et dont il reste des traces, voulait qu’on respectât l’opinion des banquiers et des hommes d’affaires même quand ils se trompaient ou quand ils étaient positivement hostiles à la reprise. Car si l’on agissait à l’encontre de cette opinion, la confiance des milieux d’affaires en serait ébranlée. Une confiance ébranlée équivaudrait à une réduction de l’investissement, de la production, de l’emploi, et à une aggravation de la dépression. Il s’ensuivait que de bonnes mesures devenaient mauvaises si elles étaient prises contre l’avis des hommes d’affaires et de la communauté financière » 

Ecrites il y a plus de 30 ans, ces phrases n’ont, hélas aujourd’hui, rien perdu de leur pertinence !


Cercle vicieux

« Comme toujours, la vie économique est une matrice où l’effet se transforme en cause et la cause en effet »


Des monétaristes

« Ils sont radicaux en matière monétaire parce qu’ils sont conservateurs en matière politique »

Il y a encore de nos jours, des spécialistes pour prétendre (ou espérer ?) que les manipulations sur la monnaie rendront superflues d’autres interventions étatiques plus globales

L’argent doit… circuler

« L’offre de monnaie était loin d’affecter autant les prix et le marché que l’état du marché n’affectait l’offre de monnaie et le niveau des prix. La solution – relativement évidente aujourd’hui mais moins évidente à l’époque – consistait à faire de la création et de l’emploi de la monnaie une obligation et non un droit. L’argent ne doit pas seulement être fabriqué mais dépensé, afin qu’il agisse directement sur l’état des affaires »
« Pour Keynes, le problème était de faire en sorte que l’investissement égale l’épargne »


Du changement

« Entre autres choses, les économistes économisent les idées : la plupart se servent toute leur vie de celles qu’ils ont acquis dans leur jeunesse. L’évolution ne se fait donc pas quand des hommes et des femmes changent d’avis, mais quand une génération succède à une autre. »


Des théories économiques

« C’est une observation courante que les idées économiques les plus admirables dans leur appareil théorique peuvent se révéler très insatisfaisantes dans la pratique »


Economie et croyances

« Un mythe optimiste veut que, en des matières aussi cruciales pour le citoyen que la politique économique, ce soit le citoyen qui décide. C’est peut-être vrai pour le long terme ; il conserve l’heureux droit de démettre après coup ceux qui ont failli à leur tâche. Mais entre-temps, avant que cette faillite devienne évidente ou l’expulsion des responsables possible, la politique économique, comme la chirurgie à cœur ouvert, reste aux mains des spécialistes. C’est pourquoi, ce en quoi les économistes croient ou désirent croire, les principes auxquels ils se réfèrent n’est pas de l’ordre du détail négligeable. C’est au contraire décisif. »


De la politique monétaire

« Dans un contexte économique aux dimensions multiples, la politique monétaire ne joue plus qu’un rôle secondaire. (…) elle est devenue un instrument de politique tout court : elle décide pour une large part qui profite de l’activité économique »