L’interprétation de cette phrase pourrait être discutée si elle n’avait pas été introduite par ce qui suit et qui ne permet plus d’entretenir le moindre doute :   "(…) il est difficile de parler de déloyauté à propos de choix de société différents ". Arnaud Parienty a visiblement une conception particulière de la justice que je ne partage certainement pas. Peut-on décemment considérer l’esclavage moderne pratiqué dans certaines régions du globe comme un "choix de société" ? En fait, la question ne se pose pas seulement en termes de pays mais surtout en termes d’individus. Peut-on vraiment considérer comme "injuste" toutes les mesures qui seraient prises pour faire en sorte que les habitants des pays dits pauvres bénéficient de conditions de travail décentes, d’une protection sociale digne de ce nom et de pensions de retraites suffisantes, à l’instar de certains pays dits riches ? 
Je serais curieux de savoir ce que pense Arnaud Parienty, en termes de justice, de l’imposition à certain pays pauvres des fameux ajustements structurels qui conditionnaient les aides apportées par les pays riches, à travers les institutions financières internationales, et qui ont occasionné tant de dégâts. Il ne me semble pas que l’on ait eu beaucoup d’état d’âme avant d’appliquer aux "pays pauvres" les règles économiques des "pays riches" définies par ce qui a été appelé le consensus de Washington et dont l’efficacité a largement été remise en cause, y compris par la Banque mondiale.

Enfin je crois, qu’il va falloir un jour regarder le monde tel qu’il est et poser les problèmes non plus seulement en termes de pays pauvres ou riches mais aussi en termes d’individus et parler des riches des pays pauvres et des pauvres des pays riches pour imaginer les mesures efficaces  qui permettront une amélioration du niveau de vie pour tout le monde. Car hélas, dans les pays riches, les normes sociales ne sont pas valables pour tous !