Toujours dans le Parisien, on apprend que ce centre pénitentiaire est le premier du « plan 13 200 places » lancé par le garde des Sceaux Dominique Perben en Novembre 2002 et qu’il a été construit dans le cadre d’un partenariat public-privé avec le groupe Bouygues pour la maîtrise d’ouvrage. Celui-ci a financé la construction et doit toucher un loyer pendant au moins vingt-sept ans. La maintenance du bâtiment est assurée par une société privée. Et tout cela n’a pas empêché un vulgaire tableau électrique de fondre entraînant cette situation de crise. Ca commence bien !

Comme le dit la CGT-Pénitentiaire, il est anormal que ces établissements qui permettent à des prestataires privés de faire des profits considérables (?)  connaissent des dysfonctionnements tels qu’ils mettent en péril la sécurité des personnels et des détenus. 

J’imagine que les coûts engendrés par cette défaillance ne seront pas supportés par Bouygues mais bien par la collectivité et donc qu’une fois de plus on se retrouve dans une logique de privatisation des profits et de nationalisation des pertes.

Après les chemins de fer anglais, la production  d’électricité en Californie, et maintenant les prisons françaises, combien d’autres exemples tragiques faudra-t-il encore pour que la supposée supériorité systématique dans tous les domaines du secteur privé  sur le secteur public soit enfin remise en cause et ne constitue plus un dogme auquel nos dirigeants s’accrochent obstinément ?
Il y a un certain nombre de secteurs qui obéissent à d’autres critères que la rentabilité immédiate et le profit maximum. Que la production de baskets par exemple soit laissée au secteur privé ne me pose aucun problème. Que la construction (maîtrise d’ouvrage)  et la maintenance des prisons soient confiées à des entreprises privées ne me parait pas acceptable compte tenu du domaine d’activité considéré. A quand la privatisation de la police, de l’armée, de la justice ? 

RST

Postscriptum: Le journal le Parisien du 31 décembre nous apprend que la prison de Vannes est restée 3 jours sans eau chaude ni chauffage à cause d'une panne de chaudière, l'intervention de la société privée d'entretien n'ayant pas tenu....