De Gaulle et la Sécurité sociale, ou le révisionnisme historique de la gauche
Par RST le lundi, 16 janvier 2017, 18:08 - Divers - Lien permanent
C'est après avoir vu la très intéressante émission d’Arrêt sur Images
consacrée à la sécurité sociale et intitulée : "Sécu :
Parlons du trou de mémoire et non du trou financier" que j'ai eu envie
d'aller voir le documentaire "La Sociale" réalisé par Gilles Perret.
On y découvre notamment le rôle qu’a joué un personnage oublié, Ambroise
Croizat, dont le rôle a, semble-t-il, été déterminant. J’écris "semble-t-il"
parce que en définitive, je ne suis plus sûr de rien, certains choix
critiquables du réalisateur ayant regrettablement instillé le doute dans mon esprit.
Je ne souscris pas nécessairement à la thèse d Eric Verhaeghe qui, sur
son blog, accuse carrément le film de faire dans le révisionnisme historique,
mais le fait que le sociologue Bernard Friot puisse affirmer crânement dans le
documentaire, sans être contredit, que De Gaulle aurait été contre le projet de
sécurité sociale et que c'est pour cela qu'il aurait démissionné en 46, ce qui est grotesque pour quiconque connait un tant soit peu l’histoire de l’époque , me
fait m’interroger sur la crédibilité de l’ensemble.
Ce révisionnisme historique n’est visiblement pas nouveau. A Michel Tauriac qui interroge le fils du Général sur son père en ces termes dans le livre « De Gaulle mon père » : « Certains lui ont dénié la paternité de la Sécurité sociale. Ils l’ont attribué au Comité national de la Résistance… », Philippe de Gaulle répond : « Mon père expliquait en guise de réponse à des critiques de ce genre : « On ne vole que les riches ». Il voulait parler bien sûr des riches en idées. En fait, c’est lui qui a été le moteur de toutes les réformes sociales lancées à la Libération et non le CNR qui, je le rappelle, a été dissous par définition au retour du gouvernement d’Alger à Paris. Le nier est dérisoire. S’il a fait étudier l’organisation et le fonctionnement par d’autres, c’est lui qui en a donné l’impulsion, et il est le vrai signataire des deux décrets qui ont décidé de son exécution. A ce sujet, je suis indigné par l’ignorance qu’ont les Français de son œuvre sociale. Une ignorance savamment entretenue par des historiens acquis aux idées de gauche. Car c’est bien connu, on ne peut se préoccuper de la condition sociale des Français que lorsqu’on est de gauche ». Le fameux monopole du cœur …