La réponse à cette angoissante question m’a été apportée par Gabriel Galand sur le site de Chômage et Monnaie :

Pour acheter le titre, la banque vire le montant nécessaire, à partir de son compte en Banque Centrale vers le compte du Trésor également en Banque Centrale. Elle gagne donc un actif (le titre) et perd le même montant en actif de monnaie centrale. Il n’y a pas de création de monnaie ordinaire à ce stade (ni de monnaie centrale).C’est le Trésor Public qui, en faisant un chèque à un agent économique, déclenche la création de monnaie ordinaire lorsque l’agent remet ce chèque à sa banque et que celle-ci le crédite du montant du chèque sur son compte bancaire. La banque de l’agent devient créditrice du Trésor et se fait virer le montant en monnaie centrale. Au total, la monnaie centrale a circulé mais son montant n’a pas varié, tandis que la monnaie ordinaire s’est accrue du montant du titre. 

Et pour visualiser les opérations, on peut se rapporter à la page 25 de "La monnaie dévoilée" de G.Galand & A.Grandjean :

Un prêt à l’Etat ne peut se traduire que par un virement en monnaie centrale au compte du Trésor Public, comme on peut le voir ci-dessous lors de la souscription par la banque A d’une obligation d’Etat.

Cette opération semble donc coûteuse pour la banque A. Mais en fait, l’Etat va dépenser cet argent. Il en résulte le mouvement suivant, si nous supposons que l’agent bénéficiaire X est à la banque A.

Si on agrège tous ces mouvements, le résultat est :

Il en résulte que malgré quelques fuites transitoires en monnaie centrale, la souscription par la banque A de l’obligation de l’Etat est équivalente, du point de vue de la création monétaire, à un prêt à l’agent X.

Fin de la démonstration. Étonnant, non ?