On quitte donc le domaine de l’économie pure et dure pour signaler un papier très intéressant paru sur Ragemag (le site qui m’a viré comme un malpropre) qui revient sur une polémique récente entre penseurs-de-gauche qui n’ont que ça à foutre dont Lordon et Michéa. La longueur de l’article et la futilité apparente de la controverse peuvent dérouter mais j’ai été intéressé par l’analyse de l’auteur, Max Leroy,  qui m’a notamment aidé à mieux comprendre la notion de "common decency" chère à Michéa. J’ai moins aimé le côté "plus antifa que moi tu meures"  prétexte de la querelle et qui est aussi le sujet principal d’un très long et très pertinent  article de Ruffin paru sur Fakir. On ne peut être qu’abasourdi par la bêtise abyssale des croisé(e)s de l’antifascisme qui prétendent exterminer excommunier tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Ces crétin(e)s ne se rendent même pas compte qu’ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux qu’ils prétendent combattre.  Mais ce qui a plus particulièrement retenu mon attention c’est un passage consacré à Etienne Chouard, personnage controversé s’il en est, et pour qui j’ai personnellement beaucoup de considération. Il me semble qu’il y a du vrai dans l’analyse que propose Ruffin du "phénomène" Chouard.   

« (…) mon intuition se confirmait : Étienne Chouard est un homme de bonne foi. Mais en même temps, sa construction idéologique me paraissait bien récente, bien fragile, bien confuse : avant 2005, la politique ne l’intéressait pas trop, et d’un coup, voilà que le référendum sur le TCE l’a porté au pinacle, mis sous le feu des projecteurs, transformé lui-même en modeste guide. Et c’est ensuite, seulement après, qu’il s’est formé politiquement. En accéléré. De bric et de broc, comme tout le monde. Sauf que chacune de ses réflexions, chacun de ses errements, sont publics, consultés par vingt mille lecteurs, twittés et facebookés. Alors que ce mûrissement aurait réclamé, peut-être, un temps de retrait, de silence et de solitude. »

Et on termine avec une étude  très sérieuse qui révèle que 80% des managers avouent ne pas réussir à expliquer leur rôle au sein du monde du travail. Comme le dit un commentateur : "Autre enseignement de cette étude : au moins 20 % des managers sont des menteurs."