Peut-on raisonnablement parler de « second rôle de l’Histoire » lorsque l’on considère les plus de 40 années de carrière diplomatique de Talleyrand qui l’ont vu jouer un rôle de tout premier plan dans les affaires de la France entre l'Ancien Régime et le XIXe siècle ?  La question reste posée mais je n’ai pas d’autres catégories où le ranger dans ce blog et donc celle-ci conviendra parfaitement à celui qui peut être considéré comme le précurseur sinon le maitre de tous les hommes politiques qui l’ont suivi, dès qu’il s’agit de trahison, retournement de veste et intérêt personnel bien compris. Les Éric Besson, Manuel Valls et autres Emmanuel Macron font bien pâle figure à côté de celui qui a érigé le cynisme en art de vivre. C’est dans la remarquable biographie qu’André Castelot lui a consacré, « Talleyrand ou le cynisme » que l’on peut trouver ces vers extrait d’un poème satirique d’Auguste Marseille Barthelemy qui résument magnifiquement le caractère de celui qui commença sa carrière en tant qu’évêque !


Le mensonge incarné, le parjure vivant,
Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent !
Judas impénitent, le front oint du Saint-Chrême,
Il ouvrit sa carrière en trahissant Dieu même:
Aux autels, à la Cour, doublement apostat,
Comme il traite l’église, il a traité l’Etat.
Exercé quarante ans dans les chancelleries,
Protée au pied boiteux, Satan des Tuileries,
Au pilier du pouvoir, il s’est toujours tordu:
République, Empereur, Rois, il a tout vendu.