Très honnêtement, je ne me faisais pas beaucoup d’illusions et j’anticipais la réponse. Mais j’ai définitivement dissipé tout doute possible : pour Frédéric Lordon, ne pas être de gauche, c’est grave. C’est en effet la réponse qu’il a faite à la question que je lui ai posée ce  vendredi 11 mars, suite à la projection du film « Merci Patron » à Nanterre. J’y avais convié une poignée d’amis, pas spécialement de gauche non plus mais qui ont néanmoins aimé le film, et, lors du débat d’après film, après avoir signalé que c’était la deuxième fois que je le voyais et que j’avais beaucoup aimé, je lui posais donc la question qui tue : aimer le film sans se revendiquer de gauche, est-ce grave ?  Sa réponse fut sans équivoque même si il a entretenu une forme d’espoir en me suggérant de les rejoindre. Au-delà de l’aspect galéjade de tout cela, il y a quand même cette triste réalité que j’ai eu l’occasion d’expérimenter maintes fois : le sectarisme de la gauche.