Ordre, justice et … reniement
Par RST le vendredi, 25 mars 2016, 21:49 - Politique - Lien permanent
Nicolas
Dupont-Aignan, alias NDA, a donc officiellement fait acte de candidature à
l’élection présidentielle de 2017. Le
Petit Journal de Canal+ s’en est fait l’écho dans un "reportage" de 8
mn que l’on pourrait naïvement juger dévastateur pour l’image du candidat mais
– à en croire les grands prêtres du marketing politique –, grandement apprécié
du Dieu audimat, soutien indispensable à tout postulant à la magistrature
suprême qui se doit d’être prêt à
toutes les trahisons tous les
sacrifices lui permettant d’assurer les points d’audiences tant recherchés. Le
Petit Journal, antichambre du pouvoir … Quelle époque !!!
Ce reportage s’est au minimum avéré révélateur du fonctionnement de Debout
la République France, pour qui connait ce parti de l’intérieur. On y
voit en effet, au local de campagne, NDA de retour du plateau de TF1, martelant
ce qui apparait comme son nouveau slogan, « ordre et justice » devant
des militants abasourdis semblant l’entendre pour la première fois et à qui il
demande benoitement : « ça vous
plait pas ? »! Ainsi donc, ils n’étaient pas au courant ? On
ne leur aurait pas demandé leur avis avant ? Ils croyaient bêtement qu’on
était encore sur « Ni système ni extrême » ? Rien de bien étonnant à tout cela, la démocratie interne n’ayant jamais été
le point fort de DL R ou F. Cela pouvait se justifier à l’époque – lointaine
maintenant – du simple « club de réflexion ». Cela ne l’est plus
lorsque l’on est devenu un parti, certes modeste, mais avec des ambitions
présidentielles, et encore moins lorsque l’on prétend donner des leçons à toute
une génération de dirigeants « lâches
et incompétents ou cyniques et intéressés », à en croire le texte de
la déclaration de candidature.
Mais il y a encore plus
grave. On constate à la lecture de cette déclaration que c’est maintenant
officiel, les thèmes fondateurs qui ont permis à tant de gens de se regrouper au-delà
des clivages traditionnels, sont abandonnés : on ne défend plus, en vrac, le
souverainisme, la remise en cause de la monnaie unique – trop anxiogène
parait-il – ou le nécessaire contrôle de la finance. Les grands oracles
sondagiers ont parlé et délivré les éléments de langage à utiliser. On va :
faire appliquer toutes les peines de prison (sic), lutter – impitoyablement –
contre les trafiquants de drogue et … l’assistanat !
En voilà un programme exaltant et porteur
d’espoir ! Se renier pour, peut-être, finir à 3 % au lieu de 2, ce sera
sans moi.