« De mon vivant je n’émettrai aucun papier monnaie » C’est Max Gallo qui  rapporte ce propos de Napoléon dans le deuxième volume de sa biographie intitulé "Le soleil d’Austerlitz". Et il rajoute :« Il a en mémoire les assignats, de la monnaie qui fond entre les doigts. Louis XVI et Robespierre, à l’autre extrémité, ont eu le cou tranché pour des questions de finance. Ce sont les banquiers qui, dans l’ombre, commandent les mécanismes de la guillotine. »
Avec le recul historique, le rôle révolutionnaire du papier monnaie a été définitivement établi. Ainsi, J.K. Galbraith, dans son ouvrage "L’argent" montre comment le papier monnaie a permis la révolution française (ainsi que la révolution américaine) : « (…) Mais la Révolution était alors un fait accompli et irréversible. Son financement avait été le fait des assignats. A ce titre, ils méritent au moins autant que la guillotine de rester dans les mémoires. »

La guillotine a été supprimée mais pas (encore) les banquiers, qui commandent toujours dans l’ombre, même si ils ont eu droit, récemment, à la lumière des projecteurs.

La planche à billets, elle, a été ressortie, sous une forme moderne, informatique : elle n’imprime plus sur du papier mais elle crée des nombres (avec plein de zéros) dans des fichiers électroniques. On peut légitimement se demander si la monnaie scripturale électronique ne va pas jouer, à son tour, un rôle majeur dans le déclenchement de la révolution pronostiquée par certains.