Good Bye, Lenin ... for ever !
Par RST le jeudi, 23 avril 2009, 13:50 - Divers - Lien permanent
En ces temps troublés de Grande Crise Economique, il est bon de rappeler ce qui peut apparaitre comme évident pour la plupart d’entre nous, mais qui ne va pas forcément de soi pour certains. Si (néo) libéralisme, capitalisme et économie de marché doivent être remis en cause de façon profonde, les solutions à nos problèmes ne passent pas par le communisme, le collectivisme ou tout autre concept en "isme" du même acabit, n’en déplaise au facteur le plus populaire de France (en supposant que ce soit ce qu’il propose ?). Ce n’est pas un théoricien en mal de débat métaphysique qui le dit, mais un praticien de l’expérience collectiviste qui a pu constater concrètement et sur la durée, les graves carences du système communiste.
J’ai vécu et travaillé à Gdansk en Pologne à la fin des années 80, lorsque
le Mur de Berlin est tombé. A mon arrivée, en Février 89, j’ai vu les derniers
militants de Solidarnosc se faire matraquer par la police. Quand j’en suis
parti en Avril 90, Tadeusz Mazowiecki était devenu le premier chef de
gouvernement de la Pologne postcommuniste. Entre temps 14 mois s’étaient
écoulés, et j’avais, entre autre, assisté au démontage de la statue de Lénine
et à son départ du chantier de Gdansk sur un camion. Vision surréaliste de Vladimir
Ilitch Oulianov revenu d’outre tombe pour un dernier voyage symbolique !
J’ai connu les queues devant les
magasins que l’on faisait sans savoir ce qui était en vente : le simple
fait qu’il y avait un attroupement signifiait l’arrivage d’une denrée rare
comme… le papier toilette !
J’ai connu les tickets de
rationnement, les échoppes vides et les "Pemex" regorgeant de
marchandises occidentales payables en … dollars.
J’ai connu le marché noir du
change et les "Kantors" qui rachetaient les dollars bien plus cher
que le cours officiel.
J’ai connu les attentes à la
station service pour faire le plein.
J’ai connu le dentiste qui se
propose de vous opérer d’un kyste, sur la table de son cabinet, avant qu’une
contre expertise en France révèle… une tache sur la radio. Le soulagement est
alors grand d’échapper au charcutage lorsque l’on réalise que les conséquences
mal traitées d’une simple écharde métallique dans un doigt peuvent occasionner…
l’amputation de ce doigt !
J’ai connu les jeunes mariés
vivant dans une chambre unique et partageant cuisine et sanitaires avec les
voisins de palier.
J’ai connu cet ingénieur,
spécialiste de la construction navale, parlent couramment plusieurs langues
sans avoir jamais quitté son pays, et qui se désespérait de ne plus savoir
comment mener sa vie si le Parti disparaissait !
J’ai connu ces représentants
français de la CGT en vadrouille,
discourant sans fin sur les jolies polonaises et les bienfaits de la vodka
et se détournant brusquement de la conversation lorsque leur guide polonaise
leur faisait part de sa stupéfaction de
réaliser soudainement que "en France aussi, vous avez des
communistes ? "
Parce que j’ai connu tout ça, je
peux affirmer que le communisme n’est pas la solution au capitalisme. Mais je
parie que vous ne m’aviez pas attendu pour en être convaincu ! Ce n’est
pas grave, je cherchais un prétexte pour faire ressurgir les souvenirs de mon
séjour à Gdansk il y a exactement 20 ans.
Je finirai sur une citation de Marcel Gauchet : « Le communisme rendait fou, mais le néolibéralisme rend stupide » La troisième voie reste à inventer.