En effet, tant que ce dernier sera présent dans l’équipe gouvernementale qu’elle mettra en place si elle est élue – ce que je ne souhaite néanmoins pas –, c’est la certitude que nous seront épargnés les dérapages éventuels d’un parti chez qui Dupont-Aignan lui-même dénonçait – il n’y a pas si longtemps – l’existence « d’une arrière-boutique d’extrême droite ».  On passera rapidement sur ce paradoxe qui est loin d’être inédit chez nos hommes et femmes politiques pour s’attarder sur les risques que prend Dupont-Aignan avec cette démarche. Il y a bien sûr la désintégration de son parti, Debout La France, dont plusieurs cadres – Eric Anceau,  Dominique Jamet ou encore Anne Boissel – viennent déjà de démissionner suite au ralliement. Et puis il y a aussi sa mairie de Yerres où des manifestations de protestations ont eu lieu et qui pourrait peut-être, dans ces conditions, lui échapper lors des prochaines élections prévues en 2020 même si d’ici là, beaucoup de choses peuvent arriver. Bref, on le voit, Dupont-Aignan a au moins le mérite de se mettre en danger pour les idées qu’il défend.

Cela ne change rien bien entendu à mon choix personnel puisque la seule option possible à mes yeux pour le deuxième tour reste l’abstention. Et même si, je l’avoue j’ai hésité à me comporter en castor, j’ai finalement trouvé les arguments pour, d’une certaine manière, apaiser ma conscience. Et parmi ces arguments, il y a par exemple ce texte du Pardem le mouvement de Jacques Nikonoff, celui-ci de Jacques Sapir, sur un blog de Mediapart, la réaction d’un insoumis, la position personnelle de François Ruffin dans un beau texte où il ne cherche à culpabiliser personne, et enfin, une analyse brillante et décoiffante de notre ami Yann dont le retour tant attendu est le bienvenu par ces temps confus.   

« On n’accepte pas le racisme et on n’accepte pas la servitude quand on est un vrai français » nous dit Emmanuel Todd dans la remarquable émission d’Arrêt sur Image du 28 avril. Je suis un vrai français : le 7 mai, ce sera sans moi !