Ainsi peut-on lire en page 70 du rapport :

Mobiliser la création monétaire au niveau national et européen

Les contingences de la dépense publique et la difficile mobilisation de l’épargne privée plaident pour la mise en œuvre d’un mode de financement basé sur la création monétaire par la banque centrale. Au niveau macroéconomique, tout développement économique exige obligatoirement une création monétaire qui anticipe la richesse supplémentaire qui sera produite. En dernier ressort, il revient à la banque centrale de boucler le circuit économique, soit en refinançant les banques de second rang, soit en convertissant des devises en contrepartie des exportations réalisées, soit en contrepartie de l’intervention de l’État. La Banque centrale européenne (BCE) se donnait ainsi, avant la crise, un objectif de création monétaire de 4,5 % par an : 2 % (cible d’inflation) et 2,5 % (cible de croissance).
L’effet d’un accroissement de la masse monétaire dépend essentiellement de l’utilisation de cette augmentation et de la façon dont elle est répartie. Il n’y a pas de lien automatique entre l’accroissement de la masse monétaire et l’inflation. De plus, le risque inflationniste serait contenu car les sommes injectées serviraient à enclencher des activités productives nouvelles. Ce risque serait d’autant plus réduit qu’avec la récession actuelle en Europe, le danger n’est pas l’inflation, mais la déflation qui entraînerait l’économie dans un cycle dépressif. On peut d’ailleurs remarquer que, dans le cadre du programme Long Term Refinancing Operation (LTRO), la BCE a prêté à un taux dérisoire 1000 Mds € aux banques sans que cela n’aboutisse à un regain de l’inflation.

La création monétaire peut donc être mobilisée pour financer les investissements de long terme de la transition écologique. En effet, les traités européens autorisent que la BEI, à l’échelle européenne, la BPI, à l’échelle nationale, puissent se refinancer auprès de l’Eurosystème et prêter à l’État qui retrouverait ainsi les moyens d’agir qui lui manquent.

Même si je ne me fais pas trop d’illusion sur le pouvoir réel du CESE, je ne peux que me réjouir de ce qui est peut-être le début d’une prise de conscience. Et je me contenterai, faute d’annonce plus spectaculaire, de voir dans cet état de fait, un signe positif.