Si il ne fallait en lire qu'un ...
Par RST le lundi, 7 mars 2016, 19:39 - Notes de lecture - Lien permanent
J’ai
lu beaucoup de livres d’économie depuis maintenant plus de 8 ans dont certains
vraiment épatants et qui m’ont permis de progresser dans le domaine. Mais,
aujourd’hui, si je devais n’en prendre qu’un avec moi sur une ile déserte, ce
serait sans aucun doute celui que vient de publier Edouard Cottin-Euziol,
intitulé « Néolibéralisme versus
État-providence » et sous-titré « Le débat économique entre classiques et keynésiens ». Il y a
tout dans cet ouvrage. Tout ce qu’il faut pour, quel que soit son niveau en
économie, comprendre les différentes thèses en présence et se faire un avis
éclairé sur les mesures à mettre en œuvre pour que notre époque d’abondance
profite enfin au plus grand nombre. Il faudrait d’ailleurs d’urgence que Myriam
El Khomri le lise. Elle comprendrait sans doute pourquoi ce qu’elle propose actuellement
dans son projet de Loi Travail est un non-sens absolu.
La grande force du livre d’Edouard Cottin est de présenter, sans à priori, les 2 principales thèses en présence, celle défendue par les classiques et celle défendue par les keynésiens. Il le fait à travers une fiction qui voit 2 économistes débattre dans le cadre d’une conférence. Cela donne un style tout à fait plaisant au livre qui se lit comme un roman. Le choix de présenter systématiquement, pour chaque grand sujet (de la détermination des salaires au commerce international, en passant par l’origine du chômage ou l’inflation), la thèse classique et de la démonter ensuite en exposant la thèse keynésienne, se justifie par la prédominance de la thèse classique dans la vraie vie. Et l’effet pédagogique est indéniable : l’absurdité de la théorie dominante apparait dans toute sa splendeur.
Espérons que ce livre rencontrera le succès qu’il mérite et qu’il aidera certains, comme le dit l’auteur, à comprendre que cette théorie économique dominante est une vaste mystification.