C’est ainsi que Noam Chomsky et Edward Herman dans leur livre intitulé « La fabrication du consentement » qualifient la guerre menée par les USA au siècle dernier en Indochine.

« […] depuis la fin des années 1940, les États-Unis avaient apporté leur aide à la guerre de reconquête des Français; avaient violé les accords signés à Genève en 1954 ; avaient mis en place un régime terroriste collaborateur dans la moitié Sud du pays, coupé en deux par une force d’occupation (américaine) ; s’étaient lancés dans une agression ouverte du Sud-Vietnam dès 1962 et avaient désespérément œuvré à faire barrage au règlement politique que recherchaient les Vietnamiens de toutes tendances ; pour finir, ils avaient purement et simplement envahi le Sud-Vietnam en 1965, se lançant dans une guerre aérienne et terrestre qui allait intégralement dévaster l’Indochine. »  

Les États-Unis ont « envahi, impitoyablement bombardé, ravagé les campagnes, tué et blessé des millions d’innocents d’une petite et lointaine société paysanne dans la poursuite de [leurs] propres intérêts politiques »

Parmi les chiffres qui caractérisent l’ampleur du désastre, celui-ci : on largua au Vietnam, deux fois le tonnage de bombes déversées sur le Japon et l’Allemagne réunis durant toute la Seconde Guerre mondiale ! Et cet autre : selon les estimations vietnamiennes, la guerre fit trois millions de morts. Avec un total de de cinquante-huit mille tués, les pertes des États-Unis étaient inférieures à 0,1% de leur population ; ce chiffre s’élevait à 17 % pour le Vietnam.