Dans son article, Jean-Loup Amselle propose une analyse – à priori bienvenue – du concept de souveraineté. Il défend l’idée que l’Etat-nation n’est pas le garant de la souveraineté populaire et l’on ne voit pas en quoi une telle position serait condamnable. On serait même volontiers prêt à en discuter si, et seulement si, la discussion était possible. Or elle ne l’est pas. Elle ne l’est pas parce que pour Amselle, « il n’existe pas, (…) de bonnes formes de souverainisme » et que « c’est à l’intérieur de [la] galaxie rouge-brune que se situent les différentes sortes de souverainisme ». Cette vision des choses que l’on a du mal à qualifier – délirante ? outrageante ? abracadabrantesque ? – l’amène à proférer des propos insultants, totalement dénués de fondement et à la limite de la diffamation – morale sinon légale – notamment lorsqu’il prétend que Sapir s’est rallié au FN ou que Debout la France est un mouvement de droite extrême. Et pourquoi pas d’extrême droite pendant qu’on y est ? Mais peut-être est-ce la même chose dans l’esprit visiblement dérangé du  « directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales ».
Au-delà du fait que je me sens personnellement insulté par l’assimilation du souverainisme au nazisme, je suis terrifié. Terrifié de voir comment des individus à priori cultivés et ayant un certain statut social peuvent sombrer dans des prises de position aussi tranchées et condamner sans appel ceux qui font l’objet de leurs procès d’intention. On comprend mieux néanmoins comment les nombreuses tragédies qu’a connues et connait encore notre pauvre espèce ont pu avoir lieu, et pourquoi des êtres humains ont massacré leurs congénères au simple prétexte que lesdits congénères ne pensaient pas comme il fallait. Il a suffi que des gens comme Amselle désignent les coupables à la vindicte publique et qu’ils soient entendus !