« S’il apparaît que du fait des propriétés très spéciales du crédit en
économie de marché capitaliste le secteur bancaire est le détenteur de fait des
intérêts matériels supérieurs de la communauté, et qu’il dispose des moyens
objectifs de forcer la communauté à lui accorder tout ce qu’il demande, alors
il doit être rendu à la communauté. »
Dans un texte remarquable publié
sur son blog (et que je reproduis ci-après), Nicolas Dupont-Aignan dénonce la
gestion irresponsable de la grave crise que nous traversons et qui, rappelons
le, s’est déclenchée il y a bientôt trois ans maintenant, se matérialisant
actuellement à travers les difficultés rencontrées par la Grèce. Toutes les
dimensions – historique, économique et politique – du problème sont abordées
pour établir un constat lucide et sans concessions : les représentants
élus du peuple français, toute tendances confondues, par incompétence ou par
intérêt, ont définitivement cédé face au lobby bancaire.
C’est un mystère que je cherche à
éclaircir depuis que je m’intéresse au fonctionnement du système monétaire et
qui peut se résumer de la façon suivante : lorsque mon banquier me prête
cent mille euros pour acheter un appartement, il n’a pas nécessairement ces
cent mille euros dans son coffre. Le système actuel dit à réserves
fractionnaires lui permet, dans certaines limites, de créer par un simple jeu
d’écriture, tout ou partie de cette monnaie. Ma question est très simple :
sur ces cent mille euros, combien en crée-t-il et combien vient de l’épargne
accumulée par d’autres ? Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il
semblerait que personne ne le sache, pas même le banquier !Personne… vraiment ?
C’était aujourd’hui lors de la
Convention Nationale de Debout la République sur le plein emploi. Dans
son discours, que je vous invite à lire dans son intégralité, Nicolas
Dupont-Aignan a appelé à briser trois grands tabous, fondements de la pensée
unique : la monnaie unique (à remplacer par une monnaie commune), le libre
échange (sous sa forme déloyale actuelle à remplacer par le libre échange
équitable) et surtout le fonctionnement du système bancaire qui permet, entre
autre, aux banques de se refinancer à 1% pour prêter aux Etats à 3% ou même 7%
pour la Grèce.
Au moment de commencer cette présentation
du
dernier livre d’André Jacques Holbecq, je me suis retrouvé confronté à un
problème que doivent bien connaitre les professionnels de ce genre d’exercice,
à savoir comment faire abstraction de mes à priori positifs envers l’auteur et
rester objectif ? Et puis je me suis dit que, n’étant pas un professionnel,
je n’avais aucune obligation et j’ai donc décidé de ne faire abstraction de
rien du tout, et surtout pas de la grande estime que je porte à celui aussi connu
dans la blogosphère sous le pseudo d’AJH, et qui se revendique
citoyen-économiste. Il vient donc de publier un nouvel ouvrage très didactique
consacré à la monnaie. Je le recommande fortement à tous ceux qui veulent
disposer d’une explication claire, précise, facile à comprendre du
fonctionnement du système monétaire actuel, de ses graves défauts et des
remèdes que l’on pourrait y apporter.
Grâce à une « vieille »
idée que l’on a appelé le « 100% Money ». Pour faire (très) court, disons
que cela revient à enlever la possibilité qu’ont actuellement les banques
commerciales de créer de la monnaie, pour réserver ce privilège à une instance
unique, la Banque Centrale. C’est la proposition défendue par Christian Gomez, Docteur
d’Etat en Sciences Economiques, ancien élève de Maurice Allais et ancien …
banquier. Elle a été présentée dans
ce texte, et A-J Holbecq en propose une
version résuméequi permet
d’appréhender le sujet en évitant les détails de mise en œuvre plutôt destinés
aux spécialistes. Elle part du constat, amplement validé par les événements
récents, que le système bancaire actuel à couverture fractionnaire est
totalement impossible à contrôler par la politique monétaire et que la création
monétaire n’est pas un produit comme les autres car elle a un pouvoir
déstabilisant et spoliateur. Dans une société libérale, tous les secteurs
doivent être libres sauf un : la production de monnaie. Sans ce contrôle,
l’économie de marché secrète en elle-même les germes de son autodestruction.
Enfin, il s’agit ni plus ni moins
d’une récupération, par la collectivité,
des gains de la création monétaire qui permettrait, détail non négligeable, de
régler une partie du problème de la dette publique. Car les premières
estimations (à prendre avec toutes les précautions d’usage) indiquent ce
résultat proprement stupéfiant : le « 100% money » permettrait
de diviser la dette publique par 3… et les impôts par 2 ! Avec un tel
programme qui ne pourrait pas être élu
Président de la République ?
Ce n’est pas sans émotion que je
m’apprête à te quitter définitivement après tant d’années. C’est donc décidé,
je ne t’achèterai plus tous les jours comme j’avais pris l’habitude de le
faire. Je te lirai peut-être encore, à l’aéroport par exemple, gracieusement
offert par Air France mais ce sera tout. La coupe est pleine, tu as trop joué
avec mes nerfs, trop provoqué mon indignation, tu es allé trop loin… Je ne me souviens plus exactement
de quand date notre première rencontre mais nous avons du faire le chemin ensemble
pendant pas loin d’une dizaine d’années. A l’époque, tu avais détrôné
Libération qui m’accompagnait jusqu’alors. Je me souviens même qu’ayant passé
plus d’un an à l’étranger durant cette période, j’avais pris l’habitude de
t’acheter occasionnellement sur Internet. J’appréciais chez toiune certaine objectivité dans le traitement
de l’information. Tu étais souvent repris par tes confrères notamment à la
radio, preuve sans doute que tu étais à la pointe de l’information. Je n’ai pas
le souvenir d’avoir été déçu en allant voir une pièce de théâtre, par toi
recommandée, bien au contraire.
Lorsque comme moi on fait une obsession sur la
monnaie on tient un blog qui a la prétention de s’intéresser entre autres à
la monnaie, ily a des textes à côté
desquels on ne doit pas passer. Celui extrait d’un document publié initialement
sur le blog de F.Lordon intitulé "Pour
un système socialisé du crédit" et repris dans son dernier livre, en
est un excellent exemple. F.Lordon y résume magistralement le débat qui a
notamment agité – et agite encore – une partie de la blogosphère, décrit
parfaitement, avec sa verve habituelle, les comportements des différents
acteurs – je me retrouve parfaitement dans la "horde de mal-élevés" dont il parle et je peux donner des noms
de ces « économistes » membres de la "nouvelle noblesse de robe" –, et surtout propose, en quelques
lignes précises, une description des mécanismes de création monétaire qui
devrait mettre tout le monde, ou presque, d’accord. A lire sans modération.
« Si
curieux que cela puisse paraître, le métier de banquier, c’est celui qui au
départ demande le moins d’argent, précisément parce qu’il en fabrique »
« De mon vivant je
n’émettrai aucun papier monnaie »
C’est Max Gallo quirapporte ce
propos de Napoléon dans le deuxième volume de sa biographie intitulé "Le
soleil d’Austerlitz". Et il rajoute :« Il a en mémoire les assignats, de la monnaie qui fond entre les doigts.
Louis XVI et Robespierre, à l’autre extrémité, ont eu le cou tranché pour des
questions de finance. Ce sont les banquiers qui, dans l’ombre, commandent les
mécanismes de la guillotine. » Avec le recul historique, le rôle
révolutionnaire du papier monnaie a été définitivement établi. Ainsi, J.K.
Galbraith, dans son ouvrage "L’argent" montre comment le papier
monnaie a permis la révolution française (ainsi que la révolution
américaine) : « (…) Mais la
Révolution était alors un fait accompli et irréversible. Son financement avait
été le fait des assignats. A ce titre, ils méritent au moins autant que la
guillotine de rester dans les mémoires. »
La guillotine a été supprimée
mais pas (encore) les banquiers, qui commandent toujours dans l’ombre, même si
ils ont eu droit, récemment, à la lumière des projecteurs.
La planche à billets, elle, a été
ressortie, sous une forme moderne, informatique : elle n’imprime plus sur
du papier mais elle crée des nombres (avec plein de zéros) dans des fichiers
électroniques. On peut légitimement se demander si la monnaie scripturale électronique ne va
pas jouer, à son tour, un rôle majeur dans le déclenchement de la révolution pronostiquée par certains.