Eco(dé)mystificateur

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lundi, 9 septembre 2013

Pour que Maurice de Cheveigné ne tombe pas dans l’oubli

J’ai déjà eu l’occasion de parler de Maurice de Cheveigné, Français Libre. Ses mémoires n’ont pas trouvé d’éditeur. C’est Daniel Cordier qui  nous le dit dans son dernier ouvrage intitulé "De l’Histoire à l’histoire" :

Maurice de Cheveigné avait rédigé, une quinzaine d’années avant sa mort, en 1992, des Mémoires intitulés « Radio libre ». Ils évoquaient de façon sensible nos activités et notre amitié à Lyon en 1942 et 1943. Ces remarquables Mémoires, plus proches de la vérité que les écrits des « grands témoins » de la Résistance, n’ont intéressé, hélas, aucun éditeur.

Je ne vais pas m’étendre sur ce qui constitue à mes yeux une aberration incompréhensible et scandaleuse : comment peut-on se priver d’un tel témoignage ? Comment peut-on tolérer que l’exemple de ces Français Libres risque de s’effacer de notre mémoire collective ? Je me contenterai de renvoyer à l’article que j’avais écrit après avoir découvert, par le plus grand des hasards sur Internet, ce document poignant. Une dernière chose. Dans son livre, Daniel Cordier indique que De Cheveigné a mis fin à ses jours. On ne peut s’empêcher alors de penser à ce qu’il écrivait dans ses mémoires : «  Et si je dois mourir, (…)  que ce soit de ma main. ». C’était un homme libre qui a choisit sa fin.

PS1 : je tiens à disposition de ceux qui le souhaitent, une version pdf du texte complet. Il suffit de me contacter en me donnant une adresse e-mail.

PS2 : Billet initialement publié sur Ragemag

mercredi, 4 septembre 2013

Faites l’économie pas la guerre

Je ne connaissais pas Hélie Denoix de Saint Marc dont la disparition a été annoncée récemment. Intrigué par ce que j’ai pu apprendre à cette occasion sur le personnage, j’ai eu envie d’en savoir plus. J’ai donc lu ses mémoires intitulées  "Les Champs de braises". C’est le genre de livre qui, une fois ouvert, ne peut être refermé avant d’être terminé. J’ai découvert un destin exceptionnel, le parcours d’un homme qui a vécu plusieurs vies. Il fut résistant, déporté, soldat, putschiste, détenu et, enfin, directeur du personnel dans une entreprise de métallurgie. Le regard sur le monde de l’entreprise de celui qui fut avant tout un guerrier, la perception de ce que l’on qualifie parfois de « guerre » économique de la part de celui dont la vraie guerre fut le métier, méritent notre attention. Il y a un court passage dans le livre qui traite de cela  et que je vous propose ci-après, sans commentaires.

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dimanche, 21 juillet 2013

Dernier de Cordier

Note: texte publié initialement sur Ragemag

Je viens de terminer le dernier ouvrage de Daniel Cordier, « De l’Histoire à l’histoire ». Si j’avais l’immense privilège de rencontrer un jour ce grand Monsieur qui fut le secrétaire de Jean Moulin, je lui dirais simplement merci. Merci bien sûr pour ce qu’il a fait et qu’il a raconté dans le livre remarquable « Alias Caracalla ». Mais merci aussi pour ce nouvel opus au style particulier – puisque réalisé à partir d’entretiens avec un jeune historien – qui éclaire d’un jour nouveau ce qui peut apparaitre au lecteur lambda, comme des zones d’ombres dans le parcours de l’auteur et qui apporte une foule de précisions passionnantes pour qui s’intéresse à cette période de notre Histoire.

 

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samedi, 26 janvier 2013

Et maintenant ?

Le FMI, par la voix de ses responsables, reconnaît – ce que nous savions depuis fort longtemps – qu’ils ne sont rien de plus qu’une grosse bande de connards dangereux incapables : « (…) dans un moment de distraction, ils ont mal réglé leurs ordinateurs. Et ils avaient juste sous-estimé l'impact négatif des politiques d'austérité sur la croissance. » La verve de Daniel Schneidermann pourrait nous faire rire si l’envie de meurtre n’envahissait pas la totalité de notre être lorsque nous apprenons que Christine Lagarde, la patronne de ce même FMI composé, rappelons le, d’une grosse bande de connards dangereux incapables, joue la superstar à Davos, comme nous l’explique Atlantico. Apparemment, certains provocateurs l’envisagent même comme candidate potentielle en France pour 2017. Mais, hélas, ce n’est pas la seule nouvelle susceptible de nous faire définitivement perdre notre calme.

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mercredi, 1 février 2012

Ambitions mortelles

Je ne suis ni sociologue, ni anthropologue, ni quoi que ce soit d’autre en "logue" et je me garderai donc bien de me lancer dans de grandes considération sur les rapports humains. Néanmoins, j’ai bien évidemment constaté que l’une des principales activités de la plupart de mes congénères lorsqu’ils sont en groupe, est d’essayer de s’accaparer tout ou partie du pouvoir sur ce groupe. Cela s’applique aussi bien au monde de l’entreprise qu’à celui de l’associatif ou du politique où beaucoup d’énergie est gaspillée dans une course échevelée aux "positions". Cela confine parfois à l’absurde quand, par exemple, dans certaines entreprises on en arrive à adapter les organigrammes aux personnes à caser, plutôt qu’aux postes nécessaires à la bonne marche de ladite entreprise. Il paraitrait donc naturel de tenter de limiter cette situation dommageable. Mais cela est en fait impossible. La nature humaine l’interdit.     

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vendredi, 20 janvier 2012

Bernard Accoyer n’est pas un connard … contrairement à Michel Denisot

A l’heure où l’on on a hélas tendance à oublier un peu vite que nos hommes politiques n’ont jamais été des enfants de chœur, eux qui, au siècle dernier, avaient pourtant pour habitude de s’injurier copieusement, de se foutre sur la gueule et même parfois de se provoquer en duel, sans susciter  pour autant l’opprobre que rencontre de nos jours le simple fait de traiter le Président de sale type, je ne peux décemment pas traiter Bernard Accoyer de connard. Cela ne se fait plus, semble-t-il.

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lundi, 26 décembre 2011

A quoi a servi la Résistance ?

Dès les mois tragiques de la bataille d’Angleterre, de juin à novembre 1940, où les Allemands ont pu utiliser des bases situées en France pour y masser leur aviation et pour mettre au point leurs projets de débarquement en Grande-Bretagne, les services secrets britanniques ont été littéralement obsédés par l’urgence d’obtenir des renseignements fiables sur les mouvements de l’ennemi. A l’époque, la RAF, avec ses six cents avions de guerre, se trouvait en état de grave infériorité numérique et tactique face à la Luftwaffe. Si la victoire de la bataille d’Angleterre tint au courage exemplaire des aviateurs britanniques et à l’intelligence de leur commandement, il est aussi évident que l’appui des réseaux de renseignements en France aura été déterminant. Sur un plan plus général, cette dernière remarque est essentielle, tant elle éclaire un vieux débat mal posé, et qui continue de miner notre conscience collective. Ce débat, qui est au cœur de ce que fut mon engagement et celui de mes camarades, deviendra le théâtre d’interprétation aussi fluctuantes que tranchées autour de cette question fondamentale : à quoi a servi la Résistance ?  

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jeudi, 1 décembre 2011

Fernand Bonnier de La Chapelle

Pour illustrer la catégorie des seconds rôles de l’Histoire, j’ai choisi un assassin, Fernand Bonnier de La Chapelle, jeune Algérois de vingt-deux ans qui, le 24 décembre 1942 abat de deux balles l’amiral Darlan. On peut raisonnablement considérer que ce geste a changé le cours de la Seconde Guerre Mondiale pour la France, en facilitant la tâche du Général de Gaulle qui voyait ainsi s’effacer l’un des obstacles que les Anglo-Saxons dressaient devant lui.

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lundi, 7 novembre 2011

Nous devons continuer à nous battre pour un monde meilleur

Un certain nombre de reportages récents comme par exemple le documentaire de France 5 intitulé « Delta  du  Niger, la guerre du brut », ont mis en évidence la tragédie du Nigeria, victime de la malédiction de l’or noir. C’est en visionnant l’un de ces reportages que j’ai découvert l’existence d’un homme qui aurait eu 70 ans cette année, un homme qui a tenté de résister à la mise à sac de son pays : Ken Saro Wiwa, écrivain, activiste et défenseur de l'environnement. Il a été exécuté le 10 Novembre 1995 par la dictature militaire nigériane à la solde de la multinationale Shell qui a joué un rôle important dans cet assassinat. Il a été pendu haut et court, tout comme huit autres défenseurs des droits de l’Homme.

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samedi, 29 janvier 2011

Maurice de Cheveigné, radio libre

« Agir et penser comme tout le monde n'est jamais une recommandation; ce n'est pas toujours une excuse. »   Marguerite Yourcenar, Archives du Nord citée par M. de C.

Je l’ai déjà écrit, je suis fasciné par la Résistance ou plutôt par les Résistants, cette poignée d’hommes et de femmes qui ont fait le choix, au péril de leur vie, de dire non. Cela renvoie inéluctablement à la question, et moi, qu’aurais-je fait dans les mêmes circonstances ? Mais cela pose aussi la question plus dérangeante et que fais-je maintenant, alors que les circonstances sont incomparablement moins risquées mais que les raisons de s’indigner ne manquent pas et que l’injustice étend son emprise sur le monde ? 

Au hasard de mes lectures et de ma navigation sur Internet, j’ai découvert un trésor : le texte des mémoires de Maurice de Cheveigné. Je vous préviens tout de suite : ce n’est pas le futur prix Goncourt et le suspens ou les envolées lyriques sont inexistants. C’est tout simplement le récit sans fioritures inutiles de quelqu’un qui s’est conduit en héros et qui nous lègue son témoignage.

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