Eco(dé)mystificateur

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Tag - Protectionnisme

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vendredi, 26 mars 2010

Un petit nombre d'oligopoles mondiaux est en train de tondre le salarié et le consommateur

J’ai bien entamé la lecture du hors-série numéro 84 d’Alternatives Economiques intitulé "L’état de l’économie en 2010". Contrairement à ce que le titre pourrait éventuellement laisser croire, ce n’est pas un état des lieux bourré de tableaux et de chiffres, mais un recueil d’articles intéressants pour la plupart, sur des sujets variés couvrant l’ensemble des grandes questions que l’on peut se poser sur l’économie mondiale et son fonctionnement. Certes tout n’est pas d’un niveau égal, et l’ineffable C.Chavagneux, le héraut de la pensée unique version "soft", nous gratifie de son discours convenu pour dénoncer le protectionnisme qu’il ne peut concevoir, à l’instar de son mentor P. Lamy, que comme l’une des dix plaies d'Égypte, ou encore pour se réjouir des progrès qu’il croit pouvoir déceler dans la mise sous contrôle de la finance.

Mais heureusement, on trouve aussi des choses remarquables et notamment un entretien avec Pierre-Noël Giraud qui confirme, ce dont on se doutait un peu il est vrai, à savoir que malgré la crise, rien n’a vraiment changé dans le monde de la finance. Mais il est toujours intéressant d’en avoir la confirmation par un spécialiste qui fait preuve d’un grand sens pédagogique pour nous expliquer les choses en termes clairs et précis et en mettant en avant quelques idées fortes et souvent originales.

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dimanche, 20 décembre 2009

Pour en finir avec les crises financières

S.Ménia, co-animateur du blog d’Econoclaste (et, très accessoirement, étoile montante de l’"économie-spectacle") a été relativement bien inspiré, une fois n’est pas coutume, le jour où il a qualifié F.Lordon de, je le cite, "Luchini de l'économie". L’homme a en effet un certain talent de comédien qui lui assure un franc succès lors de ses interventions publiques. Mais, Dieu merci, la comparaison s’arrête là : F.Lordon est loin d’être aussi exaspérant que l’acteur (et que S.Ménia), bien au contraire.
Comme l’a reconnu l’ "écono-bloggeur" cité plus haut, F.Lordon est un économiste brillant. Mais c’est aussi un excellent pédagogue. Il possède cette faculté rare de pouvoir expliquer simplement les mécanismes les plus complexes de la finance sans céder aux facilités de langage. Par souci d’efficacité dans son propos, il ne craint pas d’utiliser la novlangue propre à ce milieu tout en réussissant à éviter que n’en soit affectée la clarté de sa démonstration. Cette aisance pédagogique dans le décryptage de la finance, il la doit, selon moi, non seulement à ses qualités naturelles mais aussi à sa formation initiale d’ingénieur. Elle lui évite les défauts propres aux économistes purs et durs qui considèrent souvent que si la réalité ne se conforme pas à leur(s) théorie(s) il faut changer la réalité, et lui permet de garder les deux pieds dans le monde réel.

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vendredi, 2 octobre 2009

Pays pauvres, pays riches, riches des pays pauvres et pauvres des pays riches

Après un dossier spécial sur le protectionnisme dans l’édition de Juin, Alternatives Economiques récidive dans l’édition de Septembre avec un article d’Arnaud Parienty intitulé "Protectionnisme ou libre-échange" qui ne devrait pas rester dans les annales. Si j’en parle ici, c’est à cause d’une phrase que je trouve proprement ahurissante. Pour que le libre-échange (qu’il appelle pudiquement "ouverture") fonctionne correctement, le professeur agrégé de sciences économiques et sociales indique qu’il est nécessaire que la concurrence soit loyale. Jusque-là, on peut considérer que tout va bien, on reste dans le classique. Il admet alors qu’une certaine forme de protectionnisme peut apparaître justifiée pour lutter, par exemple,  contre le dumping social bien que, selon lui, accrochez-vous au fauteuil,  "(…) il ne serait pas forcément juste d’imposer aux pays pauvres les normes sociales des pays riches".

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samedi, 15 août 2009

De la crise et des idées reçues

Dans une étude forte intéressante d’Alternatives Economiques de Juillet-Août, Guillaume Duval nous explique en détail pourquoi "le modèle français fait de la résistance" face à la crise. C’est l’occasion de battre en brèche plusieurs clichés concernant les mérites supposés de certains pays que l’on nous citait en exemple il n’y a pas si longtemps, pour vanter la pertinence de leur modèle économique, face à celui, soit disant beaucoup plus ringard, beaucoup moins bien adapté de notre douce France. Comme le signale l’auteur de l’article, le très libéral hebdomadaire The Economist ne s’y ait pas trompé, qui plaçait récemment le modèle français sur un piédestal. Dommage cependant que ce modèle ait été incarné par Nicolas Sarkozy !

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samedi, 8 août 2009

De la crise de trop à la "Récommune" faudra-t-il passer par la case Révolution ?

J’ai donc lu le dernier livre de Frédéric Lordon intitulé "La crise de trop". Contrairement à certains privilégiés, j’ai du l’acheter (je précise tout de suite que je ne le regrette pas). Signe des temps, il trônait fièrement en tête de gondole dans mon magasin FNAC. Le fait qu’il soit publié chez Fayard n’y est certainement pas pour rien. Je ne suis pas un spécialiste du monde de l’édition, mais il me semble que cela procède d’une certaine reconnaissance du travail de Lordon qui fait visiblement partie maintenant des auteurs "bancables".
Commençons par expédier les préliminaires d’usage : Lordon n’est pas seulement un économiste, c’est un écrivain, un vrai. Son style est jouissif, le lire est un vrai régal, même si il faut parfois s’y reprendre à deux fois pour saisir une tournure de phrase un peu sophistiquée, agrémentée d’une pointe d’humour sarcastique. Ceci étant posé, signalons que rien ne m’obligeait à l’acheter ce bouquin puisqu’une grande partie de son contenu avait déjà été publié en plusieurs épisodes sur le blog de l’auteur. Mais bon, quand on aime on ne compte pas … ses 19 euros !

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samedi, 9 mai 2009

Que se passerait-il s’il n’y avait plus l’Europe ?

On pourrait croire que mon journal préféré, Le Parisien, s’est définitivement engagé corps et âme dans la campagne de propagande médiatique en faveur de l’Europe, notamment en donnant la parole, ces derniers jours, à ses défenseurs les plus acharnés tels Jacques Barrot ou Bernard Kouchner. Mais à y regarder de plus près, les arguments développés par les deux comiques responsables politiques sont tellement pitoyables et caricaturaux que l’on est en droit de se demander si mon journal préféré, Le Parisien, ne fait pas dans le second degré en s’ingéniant en réalité, de manière très subtile, à discréditer les avocassiers "euro-béats". 

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mardi, 28 avril 2009

Les économistes libéraux sont-ils fréquentables ?

J’ai donc assisté au colloque de la fondation RES PUBLICA qui s’est tenu le 27 mars, intitulé "Crise du libre-échange mondial : comment en sortir ?". Je n’ai pas l’intention de résumer les débats ici, puisque les actes du colloque seront publiés prochainement sur le site. Je me propose simplement de vous faire partager quelques réflexions inspirées par cette réunion.

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mercredi, 11 mars 2009

Le coming out libéral d’un gauchiste

Libéralisme, néo-libéralisme voila bien deux mots employés à tort et à travers par une grande majorité de gens, qu’ils s’en réclament ou qu’ils s’y opposent. J’ai trouvé dans le dernier livre d’E.Husson et N.Palma "Le capitalisme malade de sa monnaie" un certain nombre d’éléments et de définitions qui méritent que l’on s’y attarde. Le risque est grand, j’en suis bien conscient, de réconcilier l’affreux gauchiste que je croyais être, avec la notion de libéralisme telle qu’elle a été pensée à l’origine, avant d’être pervertie, au nom de la sacro-sainte et fantasmée "liberté individuelle", dans le but principal de justifier tous les abus du capitalisme. Mais je prends le risque.

La sélection qui suit ne prétend bien évidemment pas à l’objectivité.

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mardi, 3 mars 2009

Les libéraux ont de mauvais opticiens

 Plus que jamais, je reste convaincu qu’en économie ce que l’on voit dépend des lunettes théoriques que l’on porte. Le problème c’est que ceux qui se définissent comme des "libéraux" ont visiblement de mauvais opticiens !
Je me suis aventuré, avec quelque appréhension je l’avoue, à lire un texte écrit par Henri Lepage publié sur le site de l’Institut Turgot. Pour être tout à fait honnête, c’est en allant musarder du côté de chez LOmig que j’ai pris connaissance de ce papier. Il m’arrive en effet, quand je veux me détendre, de passer sur ce genre de blog. Je suis rarement déçu car les occasions de rire sont nombreuses. Je ne vais pas cependant jusqu’à laisser des commentaires m’étant rapidement rendu compte que la discussion n’est pas possible lorsque l’on défend des positions aussi radicalement opposées et que la partie adverse fait preuve d’une mauvaise foi à toute épreuve, pire que la mienne.
J’ai donc lu ce texte intitulé "Crise financière : l’autre vision" daté de Novembre 2008. Comme indiqué plus haut, j’avais une certaine appréhension, celle de trouver des arguments qui viendraient remettre en cause les principes auxquels je crois et les connaissances que j’ai péniblement acquises en complet autodidacte. J’ai vite été rassuré. Non pas que ce document soit un tissu d’âneries comme de mauvais esprits pourraient le supposer. Bien au contraire, il contient des choses fort pertinentes mais qui apportent toutes de l’eau au moulin des adversaires du marché et de la finance dans leurs fonctionnements actuels.

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mercredi, 21 janvier 2009

PROGRAMME ECONOMIQUE POUR SAUVER LA FRANCE cherche PARTI POLITIQUE POUR LE METTRE EN ŒUVRE

L’association Chômage et Monnaie a publié sur son site un manifeste (voir ci-après)  pour répondre à l’urgence de la situation économique. Elle appelle à la prise de conscience que rien n’est inéluctable et que si nous nous en donnons les moyens, des solutions existent pour assurer à tous une existence décente. Cela passe, entre autres, par la mise en place d’une certaine forme de protectionnisme, une redéfinition des objectifs de la BCE et la possibilité pour celle-ci de financer les investissements  à long terme.
Nous ne pouvons bien évidemment pas compter sur le gouvernement actuel pour mettre en œuvre ce programme, lui qui, à l’instar du Président considère que faire des "réformes" est une fin en soi qui ne nécessite aucune autre justification que le changement pour le changement. Il est cependant nécessaire que ces propositions trouvent leur prolongement par une expression politique. Quel sera donc le parti politique qui se prononcera clairement en faveur de ces principes et, une fois au pouvoir, les appliquera ? Pas le PS, à lire l’essentiel du plan de relance de Martine Aubry qui a "fuité" dans la presse de ce jour. Alors qui ?

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