Alors que les principaux acteurs de l’industrie pétrolière affûtent leurs crayons dans la perspective d’un énorme appel d’offre à venir pour le développement du champ de Bonga Southwest au Nigéria pour le compte de Shell, Amnesty International nous rappelle le rôle pour le moins trouble de la multinationale, accusée de complicité d’exécutions dans les années 1990.
J’ai déjà eu l’occasion de parler de l’un des protagonistes de ce drame, Ken Saro Wiwa, pendu le 10 Novembre 1995 par la dictature militaire nigériane à la solde de la multinationale Shell. L’affaire est relancée aujourd’hui à travers le combat des épouses de victimes de ces exécutions iniques. Au-delà du soutien apporté par Amnesty qui propose de signer une pétition, la question qui se pose reste de savoir quand les multinationales mettront enfin leurs actes en cohérence avec leurs discours ? A une époque où il est de bon ton de se gargariser de responsabilité sociale et environnementale, qu’attend la société Shell pour faire toute la lumière sur cette affaire ? Et pourquoi les entreprises comme TechnipFMC ou Saipem présentes en France – on hésite à dire françaises – qui se préparent à proposer leurs services à Shell ne posent pas comme préalable – elles si soucieuses en théorie de se comporter de manière éthique et responsable – que la vérité soit établie avant d’envisager toute coopération ?