Quand les économistes prennent leurs désirs pour des réalités
Par RST le samedi, 26 mars 2011, 19:37 - Polémique - Lien permanent
Etant persona non grata sur le
blog des éconoclastes, je ne peux poster de commentaires sous les brillants
billets émis par nos deux compères. J’en suis donc réduit à donner ici mon
point de vue qui, je n’en doute pas, est attendu avec impatience. Ainsi, le bon
stéphane – dont je désespérais qu’il me redonnât un jour l’occasion de me
foutre de sa gueule partager avec lui mes pensées profondes – a jugé
nécessaire de procéder à un
recadrage, suite aux nombreux commentaires jugés comme "non
pertinents" qui ont suivi le
billet portant sur l'obsolescence programmée du célèbre Alexandre. Il en a
profité pour donner une sorte de définition de l’économie qui me parait à elle
seule, expliquer les problèmes que rencontre cette discipline qui se voudrait
tant être une science.
Que nous dit donc notre
éconoblogueur préféré ? Et bien que "l'économie prend ses désirs pour des réalités les préférences
des individus pour données. Elle ne se prononce pas, à priori, sur leur bien
fondé. A partir de préférences données et de conditions techniques totalement
irréalistes données, elle cherche à enfumer le petit peuple expliquer
les mécanismes qui en découlent, au travers d'une hypothèse, totalement farfelue
plus ou moins relâchée, de rationalité." Avez-vous noté le nombre de
choses qui sont "données" dès le départ ? On comprend mieux
alors qu’elle soit totalement impuissante à expliquer quoi que ce soit, cette
économie qui décide, pour faciliter son travail, de figer des hypothèses
totalement irréalistes, une bonne fois pour toute. Mais le plus beau reste
quand même l’hypothèse de rationalité que l’on "relâche plus ou moins".
Plutôt moins que plus, selon moi !
Et puis il y a toujours cette escroquerie intellectuelle qui consiste à considérer que les économistes seraient de purs esprits capables de s’affranchir de toute contingence matérielle pour prononcer leurs verdicts en toute objectivité, sans être influencés en aucune manière par de basses considérations morales ou de simples sentiments humains, tellement communs chez les mortels ordinaires. Ils ne s’intéressent donc pas au "bien fondé" des choses, ce qui leur permet de tenir des propos qui seraient normalement condamnés chez d’autres. Comme je suis économiste, j’ai le droit d’écrire, par exemple, que la prostitution est "un échange globalement avantageux pour tous" et non pas, dans la grande majorité des cas, une odieuse exploitation d’un être humain par un autre être humain
Une fois de plus, force est de constater que rien ne change vraiment au royaume des économistes. Le récent tsunami financier que nous venons de traverser ne les a pas fait dévier d’un millimètre de leurs dogmes. Ils restent droits dans leurs bottes, perclus de certitudes. Notamment celle d’être les seuls êtres vivants dans l’univers capables de ne pas "mélanger l'analyse positive et normative"