Que nous dit donc notre éconoblogueur préféré ? Et bien que "l'économie prend ses désirs pour des réalités les préférences des individus pour données. Elle ne se prononce pas, à priori, sur leur bien fondé. A partir de préférences données et de conditions techniques totalement irréalistes données, elle cherche à enfumer le petit peuple expliquer les mécanismes qui en découlent, au travers d'une hypothèse, totalement farfelue plus ou moins relâchée, de rationalité." Avez-vous noté le nombre de choses qui sont "données" dès le départ ? On comprend mieux alors qu’elle soit totalement impuissante à expliquer quoi que ce soit, cette économie qui décide, pour faciliter son travail, de figer des hypothèses totalement irréalistes, une bonne fois pour toute. Mais le plus beau reste quand même l’hypothèse de rationalité que l’on "relâche plus ou moins". Plutôt moins que plus, selon moi !

Et puis il y a toujours cette escroquerie intellectuelle qui consiste à considérer que les économistes seraient de purs esprits capables de s’affranchir de toute contingence matérielle pour prononcer leurs verdicts en toute objectivité, sans être influencés en aucune manière par de basses considérations morales ou de simples sentiments humains, tellement communs chez les mortels ordinaires. Ils ne s’intéressent donc pas au "bien fondé" des choses, ce qui leur permet de tenir des propos qui seraient normalement condamnés chez d’autres. Comme je suis économiste, j’ai le droit d’écrire, par exemple, que la prostitution est "un échange globalement avantageux pour tous" et non pas, dans la grande majorité des cas, une odieuse exploitation d’un être humain par un autre être humain

Une fois de plus, force est de constater que rien ne change vraiment au royaume des économistes. Le récent tsunami financier que nous venons de traverser ne les a pas fait dévier d’un millimètre de leurs dogmes. Ils restent droits dans leurs bottes, perclus de certitudes. Notamment celle d’être les seuls êtres vivants dans l’univers capables de ne pas "mélanger l'analyse positive et normative"