Voila donc le commentaire que j’ai posté :

On peut jouer à se faire peur en déclarant, sans aucun argument ni aucune démonstration, que la dette c’est mal et que la fin du monde est proche. Cela a effectivement été le cheval de bataille de Bayrou depuis fort longtemps, avec les résultats que l’on connait. On se demande d’ailleurs avec inquiétude ce qu’il aurait fait s’il avait été au pouvoir pendant La Crise.
On peut aussi se persuader, comme certains, que les agences de notation savent ce qu’elles font ou prétendre que certains pays ont fait faillite par le passé en feignant de croire que ce terme a la même signification pour un pays que pour une entreprise. On peut ressasser sans fin les arguments et contre arguments suivant que l’on est d’un bord ou d’un autre et que nos croyances et/ou nos intérêts nous poussent à défendre telle ou telle thèse, sachant que l’antithèse exacte existe et est valablement défendable.
Et puis, quel que soit notre bord, on peut s’interroger sur l’origine de la dette en partant d’un constat simple : une dette c’est de l’argent que l’on doit à quelqu’un. D’où vient cet argent ? Pour faire vite, ce sont les banques qui créent cet argent et qui le prêtent ensuite… moyennant intérêt. Et une chose étrange apparait alors : le déficit budgétaire est sensiblement égal au montant des intérêts du service de la dette (en dehors des périodes de crise). La dette est donc en gros, créée par ces mêmes intérêts. La question qui peut alors venir à l’esprit est : pourquoi l’Etat doit il payer (des intérêts) pour quelque chose (la monnaie) qu’il pourrait créer lui-même ?
Je suggère à tout contradicteur éventuel ayant l’intention de répondre, de prendre la peine, avant de balancer les arguments éculés du genre danger de la planche à billets ou risque d’hyperinflation sur le modèle bien connu du Zim
babwe, de lire le texte donné en référence ici : Comment diviser la dette publique par 3 et les impôts par 2

Je concluais en précisant que le sujet était tout à fait sérieux et méritait réflexion. J’espérais, ce faisant, obtenir autre chose qu’une réponse débile. Las, je me suis vu rétorquer ce qui suit :

"le sujet est sérieux, mais pas vos arguments. Quant à dire qu'un État n'a jamais été en faillite...et les assignats de Law, à la veille de la Révolution, c'était quoi à votre avis ?"

Je ne reviendrai pas ici sur le texte de Gomez et ne chercherai pas à démontrer à des gens qui refusent tout débat, ce qu’il y a de sérieux dans ces propositions. Ce serait une perte de temps : on ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif. Mais je souhaite néanmoins attirer l’attention sur le piètre niveau de connaissance et de rigueur intellectuel du bloggeur Modem. L’Hérétique, afin d’éviter le débat, fait diversion en prétendant qu’un état pourrait faire faillite et que l’Histoire nous en a donné des exemples. Mes dénégations démontrent selon lui, que j’ai du sécher les cours d’Histoire. Je crois moi, que L’Hérétique, si il les a suivi, les cours d’Histoire, ne les a tout simplement pas compris.

Car en vérité, je vous le dis : un Etat ne peut pas faire faillite et il n’y a aucun exemple dans le passé qui prouverait le contraire. C’est ce que confirme Erik Izraelewicz dans son blog sur La Tribune.fr ,lorsqu’il écrit :

"Alors, un Etat peut-il faire faillite ? Non, on répondra quand même non. Un Etat peut se trouver en cessation de paiement, en incapacité à rembourser sa dette, à payer ses fonctionnaires. Mais contrairement à une entreprise, on n’a jamais vu la liquidation d’un Etat, sa disparition pour cause de surendettement."

Et plus loin :

"Aucun [Etat] n’a disparu de la carte, aucun n’a été obligé de se faire absorber par un autre, de vendre ses actifs."

Une fois de plus, la preuve est faite que le dialogue au travers des blogs est très difficile, sinon impossible notamment avec ceux qui sont tellement convaincus d’avoir raison, qu’ils ne peuvent même pas entendre une petite musique un peu différente. Mais plus important encore pour moi qui ai voté Bayrou au premier tout de la dernière présidentielle : je ne risque pas de reproduire cette erreur, quand je vois l’attitude de ceux qui le soutiennent. L’Hérétique s’interrogeait très récemment : " Nos blogues politiques peuvent-ils convaincre ?" La réponse est très clairement  oui : ils peuvent convaincre… de ne pas vous soutenir !