"Souvenez-vous du formidable avantage que devait nous procurer un pétrole pas cher. Marges des entreprises mettant le turbo, PIB dopé par des consommateurs profitant d’un pouvoir d’achat gonflé à bloc par la baisse du fioul et des carburants, sans parler d’un crédit plus abondant et quasi gratuit. Tout le monde a gobé ce discours, même parmi les plus grands « penseurs » de la sphère financière.
Pourtant, la baisse du pétrole ne rajoute pas un euro sur le compte en banque du consommateur — surtout s’il ne possède pas de voiture et se chauffe à l’électricité. Quant à ceux qui ont pu « économiser » 150 à 200 euros par an  sur leur plein de carburant, cela permet juste de s’offrir un weekend dans une maison d’hôtes… ou deux paires de baskets neuves pour ceux qui préfèrent la marche à pied aux longs trajets en voiture.
Autrement dit, nous avons juste un transfert de dépenses… et cela ne rajoute pas un euro de PIB. Les stations-services ont vu leur chiffre d’affaires baisser, le restaurateur du coin a fait quelques couverts en plus… mais globalement, c’est exactement la même somme d’argent qui a été dépensée. Pour que le pouvoir d’achat progresse et que notre PIB augmente, il faudrait que les gains de productivité des entreprises réalisés grâce au pétrole soient redistribués aux salariés… et non majoritairement aux actionnaires institutionnels (à 50% étrangers) qui stockent ou exportent les dividendes au lieu de les dépenser sur notre sol. La baisse du pétrole a surtout contribué à réduire notre déficit commercial en 2015 ; Si les entreprises ont pu accroître effectivement leurs bénéfices, notre PIB n’en a que très peu profité.
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