Archaïsme et modernisme
Autrement dit, ce qui a survécu des compromis politiques de l’après-guerre – les « rigidités » et les « charges » qui entravent le libre fonctionnement des marchés – est précisément ce qui nous protège contre les ajustements destructeurs de ces derniers en temps de crise. L’ « archaïsme » présumé de nos aïeux limite les dégâts provoqués par le « modernisme » affiché de leurs descendants.

Bourreau
C’est pourquoi, de nos jours, les bourreaux ne portent plus une cagoule mais le costume d’un directeur des « ressources » humaines.

Capitalisme
En un mot, le capitalisme reste et demeure ce qu’il est par essence, le pouvoir exorbitant dont dispose un acteur de la production pour imposer sa volonté et le primat de son intérêt sur tous les autres.

Compétition
Les comportements qui suscitent notre indignation sont le reflet d’un système qui les autorise, les stimule, les récompenses grassement et les rend quasi obligatoires par la pression permanente de la compétition.

Compétition économique
En bref, une nation se porte toujours mieux en limitant la part que les gagnants de la compétition économique peuvent prélever au détriment des autres membres de la société et des services collectifs.

Contrôle de l’Etat
Le défi contemporain des démocraties n’est donc certainement pas de remettre l’économie sous le contrôle du politique, vu qu’elle ne l’a jamais autant été, et rarement au service d’un projet aussi antidémocratique. Le seul vrai défi est de remettre les États sous le contrôle effectif des citoyens et au service du bien commun.

Crises
Les crises ne sont pas un dysfonctionnement énigmatique du capitalisme, mais une dimension nécessaire à son fonctionnement et dont les multiples variantes ont été expérimentées.

École
L’école ne peut être à la fois la maison de la République qui fait grandir des citoyens et le camp d’entraînement des soldats de la guerre économique. Ces deux finalités et les moyens qu’elles mobilisent sont antinomiques.

École (bis)
Si l’école devait vraiment apprendre la citoyenneté, elle deviendrait l’école de la rébellion contre le capitalisme et la société de marché.

Écologie
Pour le dire brièvement, se préoccuper d’écologie est un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre. (…) Pour rester la couleur de l’espoir, le vert doit s’allier au rouge des luttes sociales

Fantasme
Il faut être aveugle pour ne pas voir que le fantasme ultime du capitalisme – qui a commencé de s’accomplir – est précisément de n’avoir plus besoin de rien ni de personne pour prospérer, plus besoin de travailleurs, ni de la société, ni de la démocratie, ni d’un territoire, ni même finalement d’une quelconque production !

(A suivre)