Généreux Morceaux choisis de A à F
Par RST le lundi, 30 avril 2012, 10:20 - Citation - Lien permanent
J’ai déjà eu l’occasion de parler brièvement du livre de Jacques Généreux intitulé "La Grande Régression". C’est le genre d’ouvrage qui se lit, se re-lit et se re-re-lit si l’on veut vraiment en saisir toute la richesse. Je vous propose ci-après – en deux parties – une sorte de dictionnaire qui rassemble un certain nombre de définitions glanées au fil de ma lecture.
Archaïsme et modernisme
Autrement dit, ce qui a survécu
des compromis politiques de l’après-guerre – les « rigidités » et les
« charges » qui entravent le libre fonctionnement des marchés – est
précisément ce qui nous protège contre les ajustements destructeurs de ces
derniers en temps de crise. L’ « archaïsme » présumé de nos
aïeux limite les dégâts provoqués par le « modernisme » affiché de
leurs descendants.
Bourreau
C’est pourquoi, de nos jours, les
bourreaux ne portent plus une cagoule mais le costume d’un directeur des
« ressources » humaines.
Capitalisme
En un mot, le capitalisme reste
et demeure ce qu’il est par essence, le pouvoir exorbitant dont dispose un
acteur de la production pour imposer sa volonté et le primat de son intérêt sur
tous les autres.
Compétition
Les comportements qui suscitent
notre indignation sont le reflet d’un système qui les autorise, les stimule,
les récompenses grassement et les rend quasi obligatoires par la pression
permanente de la compétition.
Compétition économique
En bref, une nation se porte
toujours mieux en limitant la part que les gagnants de la compétition économique
peuvent prélever au détriment des autres membres de la société et des services
collectifs.
Contrôle de l’Etat
Le défi contemporain des
démocraties n’est donc certainement pas de remettre l’économie sous le contrôle
du politique, vu qu’elle ne l’a jamais autant été, et rarement au service d’un
projet aussi antidémocratique. Le seul vrai défi est de remettre les États sous
le contrôle effectif des citoyens et au service du bien commun.
Crises
Les crises ne sont pas un
dysfonctionnement énigmatique du capitalisme, mais une dimension nécessaire à
son fonctionnement et dont les multiples variantes ont été expérimentées.
École
L’école ne peut être à la fois la
maison de la République qui fait grandir des citoyens et le camp d’entraînement
des soldats de la guerre économique. Ces deux finalités et les moyens qu’elles
mobilisent sont antinomiques.
École (bis)
Si l’école devait vraiment
apprendre la citoyenneté, elle deviendrait l’école de la rébellion contre le
capitalisme et la société de marché.
Écologie
Pour le dire brièvement, se
préoccuper d’écologie est un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre.
(…) Pour rester la couleur de l’espoir, le vert doit s’allier au rouge des
luttes sociales
Fantasme
Il faut être aveugle pour ne pas
voir que le fantasme ultime du capitalisme – qui a commencé de s’accomplir –
est précisément de n’avoir plus besoin de rien ni de personne pour prospérer,
plus besoin de travailleurs, ni de la société, ni de la démocratie, ni d’un
territoire, ni même finalement d’une quelconque production !
(A suivre)