Econoblogueurs, ayez donc pitié de nous, misérables vermisseaux !
Par RST le lundi, 6 septembre 2010, 19:51 - Polémique - Lien permanent
Même si cela ne parait pas évident, je suis un vrai humaniste, je crois profondément en la bonté naturelle de l’être humain, y compris quand il est économiste. C’est pourquoi, plutôt que de m’en prendre une fois de plus à eux, j’ai décidé d’utiliser une autre méthode pour m’adresser aux écono-blogueurs : leur demander humblement de m’expliquer ce que je ne comprends pas. J’espère que les résultats seront plus probants que par le passé et que j’arriverai enfin à saisir pourquoi j’ai l’impression que nous ne vivons pas sur la même planète.
Il se trouve que l’été semble
propice aux délires divagations débats sur la monnaie et à son
corollaire, la dette. Deux sujets ont récemment déclenchés les passions sur le
forum d’éconoclaste,
l’un intitulé "la
monétisation des dettes par la banque centrale" et l’autre "Restructuration
de dettes publiques". Dans les deux cas, une dénommée "Sophie"
a patiemment tenté d’expliquer son point de vue et d’obtenir une réponse à la
question ( que l’on peut formuler de différentes manières) : « Quelle est donc la justification libérale
d'obliger la collectivité (qui est LA créatrice de richesses) de se financer
auprès du privé et in fine des banques privées qui sont les seules créatrices de
monnaie actuellement autorisées? ». Faisant appel à F.Lordon mais
aussi P.Artus ou A.J.Holbecq,
elle a vaillamment fait face au mépris et aux
sarcasmes des Claudia Cardinale Jean-Edouard (particulièrement
odieux), Mathieu P, Gizmo, Econoclaste-Alexandre (égal
à lui-même), éconoclaste-stéphane
(visiblement fatigué) et autre Optimum-Belgo.
Alors j’adjure tous ces écono-blogueurs dont certains sont profs et /ou diplômés de nos plus prestigieuses écoles (si, si), de daigner enfin, dans un élan de charité chrétienne (ou autre), expliquer en termes simples (et en développant un peu) à la horde de mal-élevés que nous sommes (pour reprendre l’expression de F.Lordon), pourquoi cette question et les positions qui en découlent sont-elles, d’après eux, aussi farfelues ?
Parce que, si nous nous trompons – et à moins de faire l’hypothèse, certes non négligeable, que nous sommes trop cons pour comprendre – il doit bien y avoir un moyen de nous éclairer, non ? Vous tenez tous des blogs qui, bien que n’étant pas nécessairement destinés à l’éducation des foules, constituent néanmoins un indice que vous recherchez une forme de communication avec vos semblables. Sommes-nous donc si différents de vous, que vous ne puissiez consentir à communiquer avec nous qu’en vous foutant de nos gueules au travers, notamment, de private joke qui doivent vous plier en deux de rire mais qui nous laissent sans voix ?
A moins qu’il y ait autre chose ? Que l’endoctrinement de tous ces brillants cerveaux les empêche, non seulement de considérer une théorie différente de celle qu’on leur a enseigné, mais qu’il les force aussi à repousser violemment toute notion qui remettrait en cause ce à quoi ils ont toujours cru, de peur de voir s’effondrer le monde qu’ils ont patiemment construit. J’avoue avoir du mal avec cette thèse qui me glace d’effroi, même si elle reste une explication plausible.
Les discussions de l’été me
rappellent la mésaventure qui m’était arrivé il y a maintenant 2 ans, toujours sur le même
forum (celui des éconoclastes) et sur le même sujet (la monnaie et la dette). A
l’époque déjà, une "Sophie" était venue à ma rescousse. On fera
l’hypothèse vraisemblable que c’est la même. J’avoue être assez admiratif de la
manière dont elle a récemment mené les débats. Se concentrant sur les échanges
avec le dénommé Elvin (polytechnicien
à la retraite et aux idées iconoclastes bien arrêtées, qui a su rester
courtois malgré les désaccords), elle a fait fi des remarques désobligeantes et
a eu la sagesse d’exposer son point de vue de façon claire et argumentée. C’est
vraisemblablement la manière la plus efficace de sensibiliser ceux qui ne sont
pas encore trop atteint par l’idéologie ambiante, à la problématique de la
monnaie. A noter que, les éconoclastes, dans un accès de tolérance inhabituel,
n’ont pas (encore) censuré les échanges, bien que ce ne soit visiblement pas
l’envie qui leur manqua manquat manquât.