Parce qu’il n’y a pas de sociétés sans conflits : conflits d’intérêts, conflits de classes, conflits de genres, conflits de générations. On peut les taire, ces conflits, on peut les dénier, les étouffer. La démocratie, au contraire, c’est autoriser le conflit, l’organiser, le ritualiser, le verbaliser. Et non feindre le « consentement », prétendre à une fausse harmonie.

De consensus, donc, jamais. En revanche, tous les jours, des compromis, qui passent par des lois, par des règles communes qu’on se fixe et qu’on respecte. Des compromis non pas entre « partenaires sociaux », mais entre « adversaires », entre éternels adversaires, avec les lois comme curseur dans la lutte en cours.

 

« Il est où, le bonheur » -  François Ruffin