Ceux qui savent selon le professeur Alain Beitone
Par RST le dimanche, 26 août 2012, 17:49 - Polémique - Lien permanent
Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir en ce beau samedi ensoleillé un courriel de ce cher Alain Beitone, « ancien élève de la série B devenu professeur de SES » comme il se présente lui-même sur son blog. J’avais gardé de nos derniers échanges brefs mais intenses, l’impression qu’il n’y en aurait pas d’autres, mon ton ne convenant visiblement pas à notre redresseur de torts marseillais. Je réalisais qu’en fait, il n’avait pas pu se retenir de vérifier que j’avais bien pris note de la référence à sa prose dans la dernière production de Frédéric Lordon intitulée « Conspirationnisme : la paille et la poutre ». On y trouve en effet une note renvoyant à un texte fameux publié par Beitone et ce dernier, pas gonflé, me demandait de bien vouloir en informer mes lecteurs.
J’expliquais au professeur que le
fait que F.Lordon fasse référence à son texte dans un renvoi ne lui
enlevait en rien son caractère de torchon regorgeant d’insultes et d’attaques
ad hominem totalement déplacées et que j’avais fait part de mon étonnement à mon économiste
préféré en
commentaire sur son blog :
« Le sens de la référence (renvoi n°4)
au texte d’Alain Beitone m’échappe, lui qui
n’a eu de cesse d’accuser sans nuance les malheureux qui faisaient apparemment
dire à la loi de 73 plus que ce qu’elle ne disait en réalité, d’être des
complotistes, des néo-nazis et des antisémites »
Même si F.Lordon a pu
dans le passé, exceptionnellement me répondre personnellement suite à un
commentaire, je doute qu’il le fasse cette fois-ci et j’ai peur de ne jamais
savoir ce qui a motivé cette référence pour le moins déplacée selon moi.
Mais les échanges qui ont suivi
avec Beitone m’ont permis de comprendre enfin pourquoi il avait eu recours aux
insultes pour tenter de discréditer ses adversaires :
« En 1997, j’ai
publié un livre « La monnaie : théorie et politique » (Editions Sirey) où
j’expliquais le mécanisme de la création monétaire, que la monnaie n’est pas
neutre, je parlais de Fisher et de Allais et de Rueff, de la théorie du
circuit, de Marx, d’Alietta et d’Orléan etc. Bref je tentais de diffuser le
savoir (c’est mon métier).Il ne me serait pas venu à l’esprit d’expliquer à
Holbecq comment piloter un Concorde. Au passage, tout le monde conviendra que
l’on ne confie pas le pilotage d’un avion sans un apprentissage (long et
difficile). Par contre pour parler de la monnaie ou de tout autre question
économique, le fait de ne pas savoir et de ne pas avoir appris est apparemment
un avantage. Ceux qui ont appris doivent se taire et ceux qui n’ont pas appris
ont le monopole de la parole ».
Malgré l’outrance du propos qui ressort
des dernières phrases, on voit bien là les tourments qui rongent notre ami.
Faute de pouvoir les étaler sur la place publique, il les camoufle sous des
accusations plus ordurières les unes que les autres, qu’il assume totalement.
Il est tout d’abord profondément frustré, lui le professeur, d’avoir écrit un
livre qui n’a pas rencontré le succès escompté contrairement à celui
d’André-Jacques Holbecq. Et surtout, ne pouvant reconnaître officiellement que,
comme beaucoup d’économistes certifiés, il dénie le droit de s’exprimer à tous
ceux qui, selon lui, ne savent pas car ils n’ont pas appris (cela
s’applique-t-il à tous ceux qui ne sont pas anciens élèves de la série
B ?), il tente maladroitement de les faire taire en les accusant des pires
intentions. Le procédé est habile car même s’il ne fonctionne pas totalement,
il laisse planer le doute. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque
chose ! Il est juste dommage que Frédéric Lordon se prête,
involontairement sans doute, à l’exercice.