J’expliquais au professeur que le fait que F.Lordon fasse référence à son texte dans un renvoi ne lui enlevait en rien son caractère de torchon regorgeant d’insultes et d’attaques ad hominem totalement déplacées et que j’avais fait part de mon étonnement à mon économiste préféré en commentaire sur son blog :
« Le sens de la référence (renvoi n°4) au texte d’Alain Beitone m’échappe, lui qui n’a eu de cesse d’accuser sans nuance les malheureux qui faisaient apparemment dire à la loi de 73 plus que ce qu’elle ne disait en réalité, d’être des complotistes, des néo-nazis et des antisémites »
Même si F.Lordon a pu dans le passé, exceptionnellement me répondre personnellement suite à un commentaire, je doute qu’il le fasse cette fois-ci et j’ai peur de ne jamais savoir ce qui a motivé cette référence pour le moins déplacée selon moi.

Mais les échanges qui ont suivi avec Beitone m’ont permis de comprendre enfin pourquoi il avait eu recours aux insultes pour tenter de discréditer ses adversaires :
« En 1997, j’ai publié un livre « La monnaie : théorie et politique » (Editions Sirey) où j’expliquais le mécanisme de la création monétaire, que la monnaie n’est pas neutre, je parlais de Fisher et de Allais et de Rueff, de la théorie du circuit, de Marx, d’Alietta et d’Orléan etc. Bref je tentais de diffuser le savoir (c’est mon métier).Il ne me serait pas venu à l’esprit d’expliquer à Holbecq comment piloter un Concorde. Au passage, tout le monde conviendra que l’on ne confie pas le pilotage d’un avion sans un apprentissage (long et difficile). Par contre pour parler de la monnaie ou de tout autre question économique, le fait de ne pas savoir et de ne pas avoir appris est apparemment un avantage. Ceux qui ont appris doivent se taire et ceux qui n’ont pas appris ont le monopole de la parole ».
Malgré l’outrance du propos qui ressort des dernières phrases, on voit bien là les tourments qui rongent notre ami. Faute de pouvoir les étaler sur la place publique, il les camoufle sous des accusations plus ordurières les unes que les autres, qu’il assume totalement. Il est tout d’abord profondément frustré, lui le professeur, d’avoir écrit un livre qui n’a pas rencontré le succès escompté contrairement à celui d’André-Jacques Holbecq. Et surtout, ne pouvant reconnaître officiellement que, comme beaucoup d’économistes certifiés, il dénie le droit de s’exprimer à tous ceux qui, selon lui, ne savent pas car ils n’ont pas appris (cela s’applique-t-il à tous ceux qui ne sont pas anciens élèves de la série B ?), il tente maladroitement de les faire taire en les accusant des pires intentions. Le procédé est habile car même s’il ne fonctionne pas totalement, il laisse planer le doute. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! Il est juste dommage que Frédéric Lordon se prête, involontairement sans doute, à l’exercice.