Alain Beitone est-il à la solde des banquiers ?
Par RST le mercredi, 21 mars 2012, 21:14 - Polémique - Lien permanent
Alain Beitone a donc remis ça. Le professeur de sciences économiques monomaniaque nous a pondu un nouveau pamphlet pour accuser une fois de plus de tous les maux ceux qui avaient commis le crime impardonnable de faire dire à la loi de 1973 plus que ce qu’elle dit en réalité. Il n’est bien sûr pas venu à l’esprit de notre redresseur de tort de pacotille que cette petite erreur ait pu être commise en toute bonne foi. Pas plus qu’il ne lui est venu à l’esprit de passer à autre chose, une fois la constatation faite que cela ne change rien au fond du problème réellement dénoncé, à savoir l’accaparement des bénéfices de la création monétaire par des intérêts privés. En plus de me faire perdre mon temps – j’ai d’autres choses à lire plus passionnantes que cette prose nauséabonde –, monsieur Beitone me met très en colère. Car, s’il a bien passé au tamis de son esprit étriqué son texte initial pour en expurger les accusations trop grossières de néonazisme, il a néanmoins maintenu dans sa production récente qu’il nomme "réflexion", les sous-entendus indignes, les amalgames honteux et les accusations ad-hominem.
Une grande partie de l’argumentation avancée par Monsieur Beitone vise
à discréditer, sinon à salir, les adversaires qu’il s’est donné. Il n’hésite pas
en effet, après l’avoir clairement associé aux représentants de l’extrême
droite, à aller jusqu’à diffamer celui qui apparait comme sa cible principale, Nicolas
Dupont-Aignan, en lui prêtant à demi-mots des sentiments antisémites qui, en
réalité, font horreur au candidat souverainiste, républicain revendiqué. Mais
Beitone a aussi visiblement décidé de se payer André-Jacques Holbecq. Son
acharnement et son manque de modération poussent à se demander s’il ne le
jalouse pas secrètement d’avoir largement contribué, sans l’attendre, à la
prise de conscience d’une partie de plus en plus grande de nos concitoyens, du
fonctionnement du système monétaire. Quant aux calculs fantaisistes qu’aurait
produit André-Jacques, ce dernier a toujours dit qu’il attendait avec
impatience qu’on lui apporte la contradiction. Gageons que Beitone ne va pas se
contenter d’imprécations et va s’empresser de produire, incessamment sous peu, ses
propres calculs pour les soumettre à notre sagacité bienveillante !
Malgré tous ses défauts, Beitone est doué d’une certaine intelligence,
à défaut d’une intelligence certaine, qui lui commande de recouvrir sa réflexion indigeste d’un vernis
pseudo-scientifique. Il commence donc par nous expliquer tout ce que, selon lui,
nous n’aurions pas compris et qui serait, en plus de nos mauvaises intentions
cachées et sans que cela ne constitue à ses yeux une circonstance atténuante
dans le procès qu’il conduit, à l’origine de nos égarements coupables. Ainsi
donc, le fait que la monnaie ne soit pas simplement une chose mais aussi un
rapport social ou bien qu’on ne crée pas de la valeur par un simple jeu
d’écriture. Et pour donner du poids à son effort pédagogique à destination des
multitudes supposées ignares, il n’hésite pas à appeler à la rescousse les deux
éminents théoriciens de la monnaie que sont Michel Aglietta et André
Orléan ou le populaire Frédéric Lordon. Il pense surement
ainsi impressionner les hordes de mal élevés chères à ce même F.Lordon que nous
sommes, et qui seraient dans l’incapacité de distinguer la vérité cachée
derrière le confusionnisme théorique et historique qu’il dénonce et qu’il est
en fait le premier à entretenir.
Au-delà de la critique acceptable quand elle est honnête, ce qui est
loin d’être le cas ici, il est fort regrettable que ce bon Alain Beitone ne
propose pas grand-chose. Rien même, en fait, sinon quelques généralités en
toute fin de texte. Il ne suffit pas de dénoncer, entre autres choses, l’allégorie
de la baignoire qualifiée de "quantitativisme
le plus trivial", encore faut-il avoir le courage et surtout la capacité, de
proposer. Cela passe nécessairement par comprendre un minimum de quoi on parle.
Ce que Beitone a du mal à faire semble-t-il, lui qui n’a visiblement pas saisi la
portée de propositions comme celle de la Fondation Nicolas Hulot, dont Alain
Grandjean est un digne représentant. Beitone reste apparemment
persuadé que pour investir, il faut nécessairement … "rémunérer les épargnants qui accepteront de financer ces
investissements". Et pourquoi donc, Monsieur Beitone ? J’espère
qu’Alain Grandjean, entre autres, vous
expliquera que l’on peut faire autrement au cours de la journée d'étude
sur la création monétaire de ce samedi.
En attendant, compte tenu que vous ne reculez visiblement devant aucun procédé, aussi honteux soit-il, pour réhabiliter la loi de 1973 mettant injustement en cause, selon vous, les banquiers, une question se pose : si nos motivations à nous sont, selon vous, inavouables, qu’elles sont les vôtres monsieur Beitone? Vous-êtes payé par qui pour tenir des propos si affligeants et insultants ?