Une grande partie de l’argumentation avancée par Monsieur Beitone vise à discréditer, sinon à salir, les adversaires qu’il s’est donné. Il n’hésite pas en effet, après l’avoir clairement associé aux représentants de l’extrême droite, à aller jusqu’à diffamer celui qui apparait comme sa cible principale, Nicolas Dupont-Aignan, en lui prêtant à demi-mots des sentiments antisémites qui, en réalité, font horreur au candidat souverainiste, républicain revendiqué. Mais Beitone a aussi visiblement décidé de se payer André-Jacques Holbecq. Son acharnement et son manque de modération poussent à se demander s’il ne le jalouse pas secrètement d’avoir largement contribué, sans l’attendre, à la prise de conscience d’une partie de plus en plus grande de nos concitoyens, du fonctionnement du système monétaire. Quant aux calculs fantaisistes qu’aurait produit André-Jacques, ce dernier a toujours dit qu’il attendait avec impatience qu’on lui apporte la contradiction. Gageons que Beitone ne va pas se contenter d’imprécations et va s’empresser de produire, incessamment sous peu, ses propres calculs pour les soumettre à notre sagacité bienveillante ! 
Malgré tous ses défauts, Beitone est doué d’une certaine intelligence, à défaut d’une intelligence certaine, qui lui commande de  recouvrir sa réflexion indigeste d’un vernis pseudo-scientifique. Il commence donc par nous expliquer tout ce que, selon lui, nous n’aurions pas compris et qui serait, en plus de nos mauvaises intentions cachées et sans que cela ne constitue à ses yeux une circonstance atténuante dans le procès qu’il conduit, à l’origine de nos égarements coupables. Ainsi donc, le fait que la monnaie ne soit pas simplement une chose mais aussi un rapport social ou bien qu’on ne crée pas de la valeur par un simple jeu d’écriture. Et pour donner du poids à son effort pédagogique à destination des multitudes supposées ignares, il n’hésite pas à appeler à la rescousse les deux éminents théoriciens de la  monnaie  que sont Michel Aglietta et André Orléan ou le populaire Frédéric Lordon. Il pense surement ainsi impressionner les hordes de mal élevés chères à ce même F.Lordon que nous sommes, et qui seraient dans l’incapacité de distinguer la vérité cachée derrière le confusionnisme théorique et historique qu’il dénonce et qu’il est en fait le premier à entretenir.
Au-delà de la critique acceptable quand elle est honnête, ce qui est loin d’être le cas ici, il est fort regrettable que ce bon Alain Beitone ne propose pas grand-chose. Rien même, en fait, sinon quelques généralités en toute fin de texte. Il ne suffit pas de dénoncer, entre autres choses, l’allégorie de la baignoire qualifiée  de "quantitativisme le plus trivial", encore faut-il avoir le courage et surtout la capacité, de proposer. Cela passe nécessairement par comprendre un minimum de quoi on parle. Ce que Beitone a du mal à faire semble-t-il, lui qui n’a visiblement pas saisi la portée de propositions comme celle de la Fondation Nicolas Hulot, dont Alain Grandjean est un digne représentant. Beitone reste apparemment persuadé que pour investir, il faut nécessairement … "rémunérer les épargnants qui accepteront de financer ces investissements". Et pourquoi donc, Monsieur Beitone ? J’espère qu’Alain Grandjean, entre autres, vous expliquera que l’on peut faire autrement au cours de la journée d'étude sur la création monétaire de ce samedi.

En attendant, compte tenu que vous ne reculez visiblement devant aucun procédé, aussi honteux soit-il,  pour réhabiliter la loi de 1973 mettant injustement en cause, selon vous, les banquiers, une question se pose : si nos motivations à nous sont, selon vous, inavouables, qu’elles sont les vôtres monsieur Beitone?  Vous-êtes payé par qui pour tenir des propos si affligeants et insultants ?