Les socialistes, à l'origine de la mort de Jaurès ?
Par RST le mardi, 9 juin 2009, 21:22 - Divers - Lien permanent
Jaurès (Jean), homme de gauche intelligent et honnête, né à Castres en 1859, mort à paris en 1914. Professeur de philosophie au lycée d'Albi dès l'âge de vingt-cinq ans, il est très aimé de ses élèves auxquels il sait parler de Kant avec humour, d'une très belle et très forte voix chaleureuse qui va bien avec sa grosse barbe carrée.
Malgré sa grande propreté morale, il devient député du Tarn. A la
Chambre, son éloquence, sa très grande érudition et l'émouvante sincérité de
son discours social réveillent parfois ses collègues. En 1893, il adhère au
socialisme par conviction (authentique !) et organise l'unité du parti
socialiste dont il devient le chef sans intriguer.
Il fonde l'Humanité, qui est alors un journal de gauche.
Dans son livre les Preuves, qu'il publie en 1898, il prend
vigoureusement parti pour le capitaine Dreyfus, par l'effet d'un besoin
incontrôlé, instinctif et irrépressible de justice dont les manifestations
ostensibles lui valent le mépris d'une bonne partie de son électorat prolétaire
et petit-bourgeois. Sinon, les enfants l'aiment bien, et il caresse les têtes
des chiens qui passent, même quand il n'y a pas de photographe de presse
autour.
D'une constitution physique très robuste, Jean Jaurès, selon son
médecin personnel, était bâti pour vivre cent cinquante ans. Mais Dieu, dans
son infinie sagesse, ne voulut pas que cet homme de bien connût le déshonneur
de voir les néo-socialistes au pouvoir en France dans les années 80. Aussi le
fit-il assassiner en son temps par un imbécile extatique très attaché aux
idéaux guerriers.
Pierre Desproges
Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des biens nantis, Editions du Seuil, février 1985