Qu’a donc fait ce bon Jean-Edouard pour être ainsi la cible de mon courroux ? Et bien il m’a fait de la publicité. Jusque là, rien de bien méchant me direz-vous et rien ne justifiant que je me mette en colère. Détrompez-vous, la manière dont JE parle de mon blog au détour d’une réponse à un commentateur sur son blog à lui, n’a vraiment rien de sympathique, jugez en plutôt : "si ça vous plait de croire que les économistes sont nécessairement des valets du grand capital, libre à vous, mais alors merci d'aller en discuter sur ce blog : http://ecodemystificateur.blog.free.fr et pas ici". On peut raisonnablement me reprocher beaucoup de choses, mais je ne pense pas avoir jamais mis tous les économistes dans un même sac étiqueté "valets du grand capital". L’attaque de JE est donc totalement dénuée de fondement. Après avoir posté un commentaire chez moi il y a quelques temps, il avait promis de ne plus jamais revenir ici. Comme c’est, j’en suis sûr, un homme de parole, je n’aurai pas de retour de sa part et j’espère pouvoir m’en remettre, mais si il me lit, je lui demande de bien vouloir vider ses poubelles ailleurs que chez moi. Tant qu’à dénigrer mon blog, autant faire l’effort intellectuel de construire une critique argumentée, un esprit tel que le sien doit en être capable. Et s’il ne juge cela pas digne de lui, qu’il s’abstienne tout simplement de faire dans la caricature simpliste que d’aucun pourrait considérer comme une injure.

Parce que moi, j’ai des choses concrètes à reprocher à l’économiste Jean-Edouard. Des choses qui m’amènent à penser que malgré toute sa science, des questions fondamentales lui échappent encore. Ainsi, sur le forum d’un blog d’économie très-très-très-connu a-t-il déclaré, je cite : «(…) la monnaie est une question qui ne m'a jamais mais alors jamais intéressé. A tel point que je ne comprends même pas que ça puisse intéresser quelqu'un (…)" Allo, Jean-Edouard, ici la terre, je répète ici la terre. Auriez-vous l’obligeance de redescendre de votre nuage et de venir nous expliquer comment fonctionne l’économie sans faire intervenir  la monnaie ? Ou alternativement, nous expliquer la crise financière actuelle sans parler d’argent ? Comme le dit un intervenant de ce même forum très-très-très-connu : "Moi, ce que je ne comprends pas, mais alors pas, c'est qu'un "économiste" ne s'intéresse pas à la monnaie. C'est un peu comme dire qu'un physicien ne s'intéresse pas aux particules élémentaires, ou un chimiste aux molécules". Et je rajouterai, ou comme si un médecin ne s’intéressait pas à la circulation sanguine (la métaphore qui consiste assimiler la monnaie au sang circulant dans le corps humain date du XVIIe siècle, ce n’est pas récent !)

Je ne les lis pas d’habitude, les textes de JE : trop compliqués pour moi. J’ai lu néanmoins le texte à l’origine du commentaire déplaisant à mon égard. J’ai eu la confirmation de ce que je pensais : une bonne partie de ceux qui se prétendent économistes ont, soit fumé la moquette soit grand besoin de le faire (ça ira mieux après) si ils ne l’ont pas encore fait. Cela leur évitera peut-être de prétendre mettre le bonheur ou le plaisir de recevoir des cadeaux en équation, persuadés qu’ils sont de faire de la science alors qu’en réalité, ils ne font rien de plus que maltraiter les mouches. Analyser la "thèse de la perte sèche de Noël" , en supposant que les individus sont rationnels, que B connait "la liste complète de tout ce qui peut potentiellement faire plaisir à A" ou encore qu’un gamin éprouve un bonheur égal à v-D(h1,h2) (si, si, je vous jure, c’est dans le texte), il n’y avait que des économistes pour oser. Et je ne vous ai pas encore tout dit. "Après quelques calculs on montre que offrir un cadeau en monnaie améliore la situation si et seulement si D(h1,h2) + c > D(h1’,h2’) + c’ " Oui, monsieur, exactement ! Vous étiez loin de vous en douter, en faisant vos courses de Noël : forcément, vous n’êtes pas économiste ! Je pourrais continuer encore longtemps comme cela mais le mieux reste d’aller lire l’article.

En définitive, à quoi sert tout ça ? Accrochez vous bien et préparez vous au feu d’artifice : à démontrer "la difficulté qu’ont les économistes (théoriciens du moins) à faire comprendre leur méthode". La question qui me vient immédiatement à l’esprit (que j’ai mal tourné, comme je l’ai souvent dit) c’est la comprennent-t-ils eux-mêmes, leur "méthode" ?  Mais visiblement, rien ne les arrête dans leurs délires, pas même le fait de reconnaitre que le modèle utilisé "est un résultat important en microéconomie parce qu’il est à la fois faux et trivial."

Là où on ne rigole plus, car cela devient vraiment effrayant, c’est quand on réalise qu’apparemment, c’est à partir de ce genre d’élucubrations que les économistes prétendent orienter les politiques publiques.  Ah, si Molière était encore de ce monde, ce n’est pas sur les médecins qu’il écrirait … Il ne nous reste plus qu’à espérer que l’économie mette moins de temps que la médecine pour devenir une science crédible. Ce n’est pas gagné !