Et puis un premier incident est intervenu. C’était en avril 2008, un article sur les OGM : je fus choqué par ton interprétation de la situation sans nuance aucune, faisant la part belle aux zélateurs des triturages de gêne et surtout, sans la moindre référence aux arguments du camp adverse. Je t’avais écrit à l’époque pour te faire part de mon profond désaccord sur ta manière partisane de traiter le sujet. Je n’avais pas eu de réponse mais je ne t’en avais pas trop voulu pour autant. Simplement, un petit signal s’était alors déclenché : restons vigilant.

Et puis il y a eu cet été, avec ton traitement proprement scandaleux de la grippe A pour laquelle tu as cru bon de faire couverture sur couverture, double page sur double page, sans craindre la désinformation comme par exemple quand – je cite de mémoire – tu as annoncé avec moult fracas  le premier décès français du à l’épidémie selon toi, alors que, comme tu le précisais toi-même en page intérieure, la victime souffrait de pathologies graves et qu’absolument rien ne permettait de conclure que la cause principale du décès était la grippe. Que cherchais-tu donc ? A meubler les vacances ? A faire peur au petit peuple de France ? A défendre des intérêts privés un peu médicamenteux ? Peu importe en définitive, tu as alors sérieusement entamé ma confiance, en plus – circonstance aggravante – de me gâcher l’apéro que je prenais en te lisant.

Mais je n’avais pas encore atteint le comble de la déception. Il est arrivé avec ta célébration triomphante et sans retenue aucune, du soi-disant succès de Nicolas Sarkozy au G20 qui, as-tu prétendu, avait réussi à faire en sorte que plus rien ne soit jamais comme avant dans le monde de la finance. Cela fut suivi plus récemment par le deuxième épisode des aventures de notre super héros de président  que tu  as glorifié pour avoir, toujours selon toi, fait plier les banquiers. Je n’avais pas encore eu le temps de me remettre du choc émotionnel causé par ce déversement de contre-vérités, d’approximations grossières et de flatterie odieuse (il te récompense bien, au moins pour toute cette propagande ?) que tu m’achevais en publiant le 31 août, une nouvelle double page sur … la grippe. 

C’en est trop. Tu ne me laisses plus le choix, et malgré le déchirement provoqué par l’abandon forcé  du rituel du soir auquel j’étais devenu accroc et qui me voyait me vautrer dans mon fauteuil pour te feuilleter après une dure journée de labeur, je te quitte. Mon seul réconfort dans tout cela sera d’économiser  environ 30 euros par mois qui couvriront mon abonnement ADSL. Etonnant, non ?