De Gaulle ? Un passage pénible du programme d’histoire au lycée…
Par RST le vendredi, 1 mai 2009, 09:14 - Politique - Lien permanent
Dans son édition du 28 avril, Le
Parisien nous rappelle qu’il y a quarante ans, De Gaulle quittait l’Elysée.
A cette occasion, le journal a demandé à 5 jeunes de moins de 25 ans :
« Qu’évoque pour vous le général de Gaulle ». Les réponses, dans leur
grande majorité, sont à l’image de notre société : affligeantes pitoyables
lamentables tragiques désespérantes.
Je suis bien conscient qu’il ne faut pas accorder plus d’importance qu’il n’en a, à ce genre de "micro trottoir". Mais tout de même, cela donne, qu’on le veuille ou non, une indication sur la manière dont est perçu le général De Gaulle. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à mon grand étonnement, elle n’est visiblement pas bonne !
Je passe rapidement sur les
réponses à la limite de la caricature de l’étudiante, pour qui il incarne
« une période sans liberté pour la
jeunesse », et du musicien, qui n’y voit qu’ « un passage pénible du programme d’histoire
au lycée ». Je ne m’attarde pas non plus sur l’étudiant qui lui
reconnait quand même le mérite d’avoir stoppé la guerre d’Algérie et admet que
« c’est difficile d’en faire un
personnage totalement mauvais ». A ce stade, nous ne pouvons pas échapper
au triste constat, que plus de la moitié des personnes interrogées a une image
négative du Général. On essaye alors de se rassurer, en se disant que tous ne
la partagent pas. Effectivement, deux jeunes y voient un héros de la Deuxième
Guerre mondiale qui a libéré la France et … c’est tout !!! Pas un mot sur l’Homme
Politique, le fondateur de la Vème République, le père de nos
institutions, le garant de notre
indépendance ! Faut-il alors s’étonner de la médiocrité abyssale de notre
personnel politique actuel ? Comment peut-on espérer autre chose que des
Sarkozy, Lefebvre, Besson ou Morano, si nous ne faisons pas en sorte que notre
jeunesse connaisse son Histoire ? Comment envisager d’être gouvernés dignement
si l’action et les valeurs, plus que
jamais d’actualité, d’un homme comme De Gaulle ne sont pas connues des forces
vives de la nation ? L’enseignement prodigué par la République est-il si
mal en point, qu’il est apparemment dans l’incapacité de transmettre les
connaissances fondamentales permettant
aux citoyens de réaliser ce qu’ils doivent à ceux qui ont fait la France ?
Compte tenu de ce qui précède, il
est légitime, en accord avec le principe de réalisme cher au Général, de s’interroger
sur la pertinence, pour quelqu’un comme Nicolas Dupont-Aignan, de revendiquer
aussi ouvertement son attachement au Gaullisme. N’y a-t-il pas là, le risque de
brouiller le message, de ne pas être compris, notamment par la jeunesse, qui
verrait en lui une sorte de passéiste accroché à une vision vieillotte de la
France ? Sans se renier en aucune façon et même si cela peut être ressenti
douloureusement, ne faudrait-il pas, tout en conservant les valeurs du
Gaullisme, en abandonner les références trop visibles, afin d’être en mesure
d’incarner l’avenir et de proposer une alternative crédible face à l’UMPS UMP et au PS ?
Une petite citation pour finir, tiré d’un texte de Guy Konopnicki publié sur Marianne2, intitulé "Un anniversaire oublié, le départ du Général" : "L’anti-gaullisme haineux a toujours été de droite"