Eco(dé)mystificateur

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mercredi, 13 avril 2016

La méthode Coué à la rescousse du QE de la BCE ?

J’ai donc assisté au séminaire Fourgeaud du 5 avril dernier intitulé "Impact de la politique monétaire de l’Eurosystème". Malgré la technicité des sujets, j’ai quand même réussi à saisir les grandes lignes des démonstrations faites par les représentants de l’INSEE puis de la Banque de France. Le moins que l’on puisse dire c’est que la justification d’un soi-disant effet positif du QE actuel sur la reprise a été laborieuse et, de mon point de vue de béotien, tiré par les cheveux.

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samedi, 9 avril 2016

Mais que produit donc le Luxembourg ? Réflexion sur le salaire minimum et la productivité

Ce qui est bien avec Atlantico,  c’est qu’ils sont de droite ne sont pas sectaires. Ils donnent la parole à des intervenants  d’opinion souvent différentes parmi lesquels des économistes aux propos intéressants comme C.Mucherie et d’autres, aux propos indigents moins intéressants, comme A.Delaigue. Dans un papier récent, ce dernier nous explique pourquoi la hausse du salaire minimum serait, d’après lui,  globalement inefficace dans la lutte contre la calvitie les inégalités. Je vous laisse, si le cœur vous en dit, vous faire votre propre opinion sur un texte dont les arguments reposent principalement sur du vent « la littérature économique » (sic), celle qui visiblement n’inclut pas le dernier ouvrage d’Edouard Cottin-Euziol que je n’hésiterais pas à offrir à Delaigue si il me donnait son adresse. Je voudrais néanmoins rebondir sur une affirmation de ce dernier à savoir que « le salaire minimum, comme tous les salaires, est déterminé par la productivité du pays ». Et pour cela, je vais faire appel au dénommé Yann qui, à mon grand désespoir, a disparu – même si on trouve des traces récentes de son passage sur le Web à travers des commentaires postés notamment sur les-crises.fr - et a laissé son blog « Le bon dosage » en jachère. Ce dernier reste néanmoins une source inépuisable de réflexion sur un grand nombre de sujet, dont celui, justement, de la productivité.

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mardi, 29 mars 2016

Non, ce ne sont pas "les-marchés" qui fixent les taux d’intérêt de la dette publique

Paradoxalement, c’est dans le e-livre (« Le coup d’état monétaire – L’indépendance de la banque centrale, mère de toutes les erreurs de pilotage monétaire ») de Mathieu Mucherie, monétariste convaincu, disciple avoué de Milton Friedman, que j’ai trouvé ce passage qui confirme l’une des démonstrations les plus éclatante du néochartalisme à savoir que c’est la Banque Centrale qui, à travers le taux directeur, fixe tous les autres, y compris celui de la dette publique comme l’explique par ailleurs Jean-Baptiste Bersac dans «Devises – L’irrésistible émergence de la monnaie ».

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jeudi, 17 mars 2016

Bulle, vous avez dit bulle ?

C’est un des arguments souvent avancé par ceux qui critiquent ce qu’on appelle le Quantitative Easing : l’injection de monnaie  qui en découle créerait systématiquement des bulles sur les marchés financiers. Un article très intéressant de Mathieu Mucherie publié sur Atlantico.fr vient remettre en question une évidence qui ne va pas forcément de soi. Et les faits sont là, comme nous l’explique notre économiste de marché, chiffres et graphiques à l’appui. Il n’y a pas d’emballement des cours de bourse, les grandes matières premières sont toutes en chute libre, l’immobilier ne flambe pas et le risque immédiat que nous devons affronter est la déflation.  Je vous encourage à lire ce texte, il est décapant. Parmi les nombreuses questions que sa lecture entraine, il y en a une qui m’a particulièrement travaillé :   si il n'y a pas de bulles, où sont passés les milliards injectés par la BCE dans le cadre du QE ? Je vous propose ci-après, en vrac, les éléments de réponse que j’ai pu glaner ici et là :

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samedi, 10 octobre 2015

Pourquoi les milieux d’affaires s’opposent-ils par principe au plein emploi (bis)?

Nous avons déjà proposé une réponse argumentée à cette question sous la forme d’un résumé de la démonstration faite par l’économiste Michal Kalecki en 1943. En 2015, c’est au tour de Nicolas Goetzmann, responsable du pôle Economie pour Atlantico – site internet  que l’on peut difficilement classer à l’extrême gauche – de proposer sa réponse à cette question, réponse que ne renierait pas l’économiste polonais et qui est résumée ainsi : « Si la baisse du chômage et la recherche du plein emploi semble être un objectif "désirable" pour l’ensemble de la population, il n’est pas certain qu’il soit réellement partagé par tous. Car un niveau de chômage "raisonnablement" élevé permet de favoriser certaines élites économiques en faisant peser une lourde pression sur les salaires, et de conserver le pouvoir au sein des entreprises. »

dimanche, 16 août 2015

Pourquoi les milieux d’affaires s’opposent-ils par principe au plein emploi ?

Quand on ambitionne comme moi d’essayer de comprendre le fonctionnement de l’économie, on en arrive vite à se demander pourquoi rien n’est fait pour essayer de mettre en œuvre les solutions proposées par de nombreux économistes – souvent hétérodoxes – et qui permettraient très probablement d’améliorer la situation, notamment en réduisant le chômage. Si l’on dépasse les analyses psychologiques mettant en évidence l’impossibilité de nos élites de se remettre en cause et qu’on évite l’écueil des théories du complot, on est amené néanmoins à dénoncer les intérêts de certains à ce que la situation ne change pas. C’est, par exemple, ce qu’a fait, parmi d’autres, un contemporain  comme Laurent Cordonnier dans « Pas de pitié pour les gueux » où il montre pourquoi le chômage est utile pour l’oligarchie qui nous gouverne. C’est aussi ce qu’a fait au siècle dernier, l’économiste polonais Michal Kalecki dans un texte qu’il a publié en 1943 intitulé « Les aspects politiques du plein emploi » et qui a été résumé sur le blog Le reste du monde que j’ai découvert très récemment. A noter au passage que ce texte de Kalecki a été traduit en français et commenté par Jean-Baptiste Bersac dans son livre « Devises – L’irrésistible émergence de la monnaie ».     

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lundi, 6 juillet 2015

De l’optimisation fiscale ou du Conseil constitutionnel, lequel est le plus nocif ?

Adepte du zapping, je suis tombé récemment – et furtivement – sur une émission de télévision qui rappelait que fin 2013, le Conseil constitutionnel avait retoqué l'amendement déposé par la députée Karine Berger, relatif à l'introduction d'une obligation de déclaration des schémas d'optimisation fiscale à l'administration. Je n’ai pas réalisé alors que cela ne concernait que les gestionnaires de patrimoine et, pensant que l’on tentait ici de s’attaquer aux multinationales, je m’étonnais de ne pas m’être intéressé à ce sujet à l’époque. Je me faisais alors une double réflexion : l’une concernant l’extrême nocivité de l’optimisation fiscale et l’autre concernant l’extrême nocivité … du Conseil constitutionnel.

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mercredi, 27 mai 2015

De la faim dans le monde et des chiffres qui en rendent compte

Les bonnes nouvelles n’étant pas légion, réjouissons-nous – rapidement – d’apprendre, comme le rapporte La Tribune.fr, que le nombre de personnes souffrant de la faim passe sous la barre des 800 millions, pour tout aussitôt déplorer qu’il en reste encore tant, et regretter, malgré l’aspect sans doute secondaire de la chose, que les statistiques en la matière paraissent quelque peu confuses dans leur présentation. En effet, l’article de La Tribune précise que « les individus en situation de sous-alimentation sont désormais 795 millions, alors qu'ils étaient encore 1 milliard en 1990-1992. Ceci représente une réduction de près d'un quart en 25 ans (…) ». Or dans un très bref billet publié en octobre 2009, je rapportais l’information, relevée dans Alternatives Economiques, selon laquelle le cap du milliard de personnes souffrant de la faim serait dépassé en 2009.

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mardi, 9 décembre 2014

Je suis d’accord avec Jean Tirole : faisons comme la Suède

Notre tout récent «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel »,  Jean Tirole (l’homme qui en janvier 2012 ne voyait pas de crise mondiale grave !) a récemment recommandé que la France suive l’exemple de la Suède. Cela peut paraitre surprenant mais je suis d’accord avec celui que Jean Gadrey a décrit comme « l’un des plus brillants représentants de l’économie néolibérale, un des plus fervents défenseurs de la logique du marché concurrentiel contre les insupportables interventions étatiques, contre le droit du travail, contre les contraintes bureaucratiques imposées aux grandes entreprises et aux banques, lesquelles financent une bonne partie de ses recherches et de son salaire »,  mais bien évidemment, pas pour les raisons qu’il avance.

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dimanche, 7 décembre 2014

Personne ne l’a vue venir, qu’ils disent …

Je vous propose ci-après un tableau repris dans "L’imposture économique" et initialement publié par un universitaire allemand, Dirk Bezemer qui est partit dans les médias ou dans les travaux académiques, à la recherche des personnes qui avaient averti de l’imminence de la crise qui nous frappe depuis fin 2007. Il en a trouvé 12 en n’incluant que les analystes qui :
- ont proposé un compte rendu de la manière dont ils sont arrivés à ce résultat ;
- sont allés plus loin que la prédiction d’une crise de l’immobilier, ont fait le lien avec les implications pour le secteur réel, et ont produit un récit de ces liens ;
ont fait eux-mêmes cette prévision sans s’en remettre à d’autres, et l’ont mise à disposition dans le domaine public ;
ont fait preuve dans leur prédiction d’une certaine synchronisation.
Je ne sais pas si il y a des barbus parmi ces gens mais, ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de belge !

P.S. : Je remercie Aurélien Goutsmedt qui a procédé à la traduction du livre de Keen et qui a eu la gentillesse de me fournir une version électronique du tableau, m’évitant ainsi une recopie fastidieuse.

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